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Belle and Sebastian - Girls in Peacetime Want to Dance

 

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Label : Matador

Sortie : 19/01/15

Format : CD / LP

Disponible : Partout

En écoute

 

On peut légitimement se demander si Belle and Sebastian aurait accédé au statut de groupe «culte» dont il bénéficie encore aujourd'hui s'il n'était arrivé à une époque où le téléchargement n'en était encore qu'à ses balbutiements et où le support physique «collector» était encore avidement recherché. Car il fait peu de doute que le groupe écossais a connu son succès non seulement sur la foi d'un deuxième album et de quelques Eps brillants mais aussi sur le mythe de ce Tigermilk que peu avaient entendu et encore moins possédaient, vu les prix délirants auxquels il s'échangeait (même sous forme de copies...). Mais il devrait avoir désormais largement épuisé le capital sympathie né il y a deux décennies déjà.

 

Oui, il était sympathique ce combo protéiforme de jeunes gens arty aux goûts musicaux aussi variés que penchant parfois vers le kitsch, aux chansons souvent incroyablement bonnes malgré des arrangements... un peu étranges on va dire... et aux concerts dont le côté bordélique frisait largement l'amateurisme le plus total. Mais après moult changements de personnel, nombre de tournées et festivals lucratifs ainsi que de disques pour faire cracher les fans au bassinet (compilations d'Eps, de rarities, concert, BBC sessions...), difficile de croire encore dans le côté bon enfant d'un combo ayant sombré depuis longtemps dans le côté obscur de l'industrie musicale. D'ailleurs l'album sort simultanément dans une version japonaise dotée de quatre titres supplémentaires. Qu'il est doux le bruit du tiroir caisse...

 

Depuis 20 ans, Stuart et sa bande cherchent à mettre en lumière différentes visions de la pop depuis les 50's, sans se soucier des modes et du qu'en-dira-t-on. Soit. Mais ces dernières années, cela n'a pas été toujours avec un goût très sûr. Et cette fois, ils ratissent large puisqu'on peut aussi bien penser à New Order (OK...), qu'à Alphaville (hum...), ABBA (gloups...) ou l'eurodance (beuark...) pendant les 12 titres d'un nouvel opus plus décousu que jamais. Oh certes, on reconnait bien la pâte B&S au milieu de ce fatras de sonorités, d'ambiance et de bouts de mélodies. Mais c'est quoi la "pâte" B&S en fait ? Le chant geignard de Stuart ? Les arrangements impromptus et too much à coup d'instruments qui sonnent... un peu faux... ? Ca marchait à fond avec la candeur des débuts et d'excellentes chansons. Mais là ?

 

Ce ne sont pas un synthé vintage ou une rythmique pseudo-festive qui vont sauver des ritournelles sans imagination et parfois affreusement putassières (ma femme aime !). Si sur God Help The Girl (en particulier la deuxième version), le gars Stuart montrait qu'il n'avait pas totalement perdu son flair pour dénicher des sucreries pop, ici il devait être sacrément enrhumé... Et finalement, le pire pour ce Girls in Peacetime Want to Dance est le passage des écoutes : de "ouais, il y a quelques très bons morceaux de B&S mais aussi des trucs franchement indigestes", je suis passé à "bof, quelques hommages maladroits au passé du groupe et des nouveautés assez horribles" puis à "pourquoi j'écoute cette merde à part pour la nostalgie que m'évoquent une poignée de titres". Après on pourra vanter le courage d'un groupe cherchant à se renouveler ou ce genre de choses. Moi, je vais juste le ranger pour sans doute ne jamais le ressortir...

 

lyle

 

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Ce n'est pas un mystère pour mon entourage, j'adore le troubadour folk Donovan, au moins jusqu'à Open Road (1970). Pas autant que le Neil Young des années 60 et 70, mais pas loin. Il offrait des mélodies simples, évidentes, et il avait sa voix, nonchalante, identifiable entre 1000, ... Pour moi, elle était parfaite.

 

J'ai découvert Belle & Sebastian pratiquement "en direct" grâce à l'album rouge, je ne sais plus trop comment (probablement par le biais d'un morceau diffusé chez George Lang, que j'écoutais encore assez régulièrement). Ce dont je me rappelle, c'est que j'en tombais instantanément en amour et me rendais, dès le lendemain, chez la FNAC, non pas pour le regarder, mais pour l'acheter sans le moindre début de question (si si ...). C'était il y a moins de 20 ans..., une autre vie. Acheter un album sur la foi d'un morceau, entendu une seule fois. Dingue, non !? Quoi que, j'en connais certains qui, aujourd'hui, achètent (si si) un album sans en avoir RIEN entendu (si si si si).

 

En tout cas, j'ai très vite et très longuement idolâtré cet album rouge et la lune de miel belleandsebastianienne / donovanienne s'est prolongée le temps de l'album vert, avec une première petite fissure, néanmoins. Je n'ai jamais vraiment réussi à accrocher à Tigermilk. Après l'album vert, j'avoue avoir décroché très rapidement, probablement à cause d'écoutes trop superficielles, mais l'éloignement de la racine donovanienne fut pour moi synonyme de rupture. La curiosité était toujours là, présente, pour chaque nouvel album du groupe / concept à Stuart, par réflexe plus que par véritable envie, et les déceptions, elles, de plus en plus grandes, véritablement.

 

On arrive à 2015 et à la sortie de ce Girls in Peacetime Want to Dance, et franchement, je n'étais pas pressé de m'y plonger. C'est Lyle, avec sa proposition de croisée qui m'a pressé. Je n'avais, en toute honnêteté, aucun souvenir de l'album précédent du groupe. C'est donc les oreilles quasi-vierges que je lançais l'écoute de la nouvelle cuvée. Oh putain, des claviers kitscho-vintages d'entrée. On ne se remet jamais d'une première mauvaise impression... Dur, dur. Et globalement, c'est surtout dommage, car c'est l'inégalité et une boursouflure certaine qui viennent planter l'album et ses tentatives pas toujours très heureuses, donc.

 

En résumé, j'ai trouvé certains morceaux mi-laids mi-beaux ('Perfect couples', ... ), d'autres maxi-moches et inutiles ('Enter Sylvia Plath', 'Play for Today', 'The Book of You', 'Two Birds'), d'autres maxi beaux ('Today (This Army's for Peace)', ...), d'autres carrément anecdotiques à force de vouloir trop en faire (le plus triste ?) (l'ultra-"forcé" 'Born to Act'). Bref, très inégal. Je dois vous avouer que j'ai même pensé, à un moment ('Play for Today'), à Modern Talking. Stuart, franchement, faut pas abuser... Dur, dur, oui. Dommage (1), oui. Car 'The Everlasting Muse' (surtout) et 'Piggy in the Middle' (un peu) sont instantanément devenues deux de mes chansons préférées de Belle & Sebastian, 'The Everlasting Muse' virant haut-la-main en tête de ma liste de mes chansons préférées de cette année 2015 encore balbutiante. Je n'ai pu m'empêcher de les passer en boucle, avec d'autres donovaneries comme 'The Cat with the Cream' et 'Ever Had a Little Faith?', 'A Politician's Silence'. Dommage (2), oui. Car même sur certaines compositions ultra-laides, la ligne de basse est ultra réjouissante.

 

En conclusion, comme le dit Stuart lui-même, à 2:12 de 'Two Birds', quel gâchis ... (What a waste...).

 

Thierry

 

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Il y a encore quelques semaines, Belle and Sebastian ne m'émouvait plus ; en tout cas sur la longueur. Que ce soit sur The Life Pursuit ou Write About Love, il n'y avait pas là des albums ratés, mais des disques quelconques, portés toutefois par quelques singles très réussis, voire certaines de leurs meilleures chansons (au hasard I Can See Your Future ou I Didn't See It Coming).

 

La logique aurait voulu que Girls in Peacetime want to Dance suive la même direction, surtout annoncé qu'il était par un premier single déconcertant, dansant et plein de beats ('The Party Line'). Et puis non. Loin du disque d'eurodance qu'on veut bien nous présenter, Girls in Peacetime want to Dance est un album réussi, aux influences diverses, à la musicalité optimiste, mais aux textes finalement pas si joyeux que cela.

 

La bande de Glasgow a ici deux visages. Le premier est celui où elle fait une revue de sa pop à elle, que l'on qualifiera de classique : quelques chansons superbes période The Life Pursuit ('Nobody's Empire', considéré par Stuart Murdoch comme sa plus belle chanson, 'Allie' ou 'The Book of You'), une autre qui n'aurait pas dépareillée sur un de leurs trois premiers chefs-d’œuvre ('Ever Had A Little Faith?'), un 'The Cat With The Cream' délicat aux cordes poignantes ou encore un 'The Everlasting Muse' en forme de montagne russe.

 

Le second s'appuie avec force sur des synthés qui feront (et font déjà) hurler les plus puristes d'entre nous. Et pourtant, cela leur va bien. Car même s'ils flirtent souvent avec un mauvais goût certain (ce je ne sais quoi du 'I Was Made For Loving You' de Kiss sur 'Enter Sylvia Plath', les choeurs de fin qui font penser à la bande-originale du Roi Lion sur 'Play For Today', les violons synthétiques de 'The Power of Three'), les Belle and Sebastian s'en sortent avec classe, Stuart Murdoch tenant fermement ses chansons, que ce soit par la mélodie ou par son interprète (Sarah Martin est décidément une chanteuse à la voix fragile formidable).

 

On pourra râler sur la direction prise par Belle and Sebastian, pester sur la disparition (presque) définitive du groupe qui nous a tant charmé il y a 20 ans de cela, capable de sortir trois chefs-d’œuvre et trois Ep parfaits en moins de 36 mois. Mais ce groupe là, à quelques fulgurances près, n'existe plus vraiment, et depuis un petit moment déjà.

 

Au final et quoiqu'on puisse en dire, Girls in Peacetime want to Dance est un album de grande qualité, aux couleurs différentes dont l'écoute se déroule avec une implacable cohérence. Un disque plein de mélodies imparables, de textes brillant et qui touchent même, sans le savoir, à une actualité brulante («If we live by books and we live by hope / Does that make us targets for gunfire» sur 'Nobody's Empire').

 

-Twist-

 

7.5/10 (et si pas de .5, ben 7/10)(NDRC : bah voilà, c'est pas si dur...)

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Commentaires

Qu'est ce que tu es dur Lyle, pas forcément sur l'album mais sur le groupe en général !
Moi au contraire, j'aimais bien quand ils sortaient des Ep (et quels Ep surtout !)

Écrit par : -Twist- | 02/02/2015

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Ah mais j'adore leurs Eps. En tout cas les premiers... J'ai juste le sentiment diffus depuis des années que le groupe qui passait autrefois pour une bande de branleurs arty et cool ressemble désormais à un rassemblement de commerciaux sans idée et sans goût...

Écrit par : lyle | 03/02/2015

Rah mais que tu es sévère :D
Je ne nie pas qu'ils aient envie que leur disque se vendent et qu'ils en profitent pour faire raquer le fan, mais bon, rien de bien scandaleux à mon sens par rapport aux autres groupes en général. :)

Écrit par : -Twist- | 03/02/2015

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Ah mais je n'ai aucun problème avec le fait que le groupe cherche à vendre des disques.
Je dis juste qu'en devenant un "poids lourd" de l'industrie, il a adopté les mêmes comportements que d'autres... et la même capacité à ne pas sortir un bon disque depuis 10 ans... Au point que mon préféré depuis longtemps est sans doute la compil de faces B...

Écrit par : lyle | 03/02/2015

Je vois que Lyle a été encore plus vachard que moi !
Qui aime bien châtie bien ? :-D

Ce qui m'ennuie aussi, dans l'histoire, c'est que j'ai réécouté le "rouge" et que son effet m'a semblé beaucoup moins limité (si ce n'est pour 'Dylan in the movies', impérissable pour moi).
Tigermilk, je n'en parlerai pas, je n'ai jamais accroché.

Les EPs, je n'ai jamais donné :-) Mais comme à l'époque, à la bibliothèque, on avait encore des sous pour les acheter, j'ai pu en écouter une bonne partie.

Écrit par : Thierry | 03/02/2015

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Qui a beaucoup aimé, va bien châtier, surtout...

Les premiers Eps sont sans doute ce qu'ils ont fait de mieux en fait...

Écrit par : lyle | 03/02/2015

@ Lyle : qu'est ce qu'elle prend encore, ta femme :-)

Écrit par : Thierry | 03/02/2015

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Bah, elle adore God Help The Girl alors...

Écrit par : lyle | 03/02/2015

Je ne suis pas en forme :-)
L'effet du "rouge" m'a semblé beaucoup plus limité et non moins limité.

(Et dans la croisée, j'ai écrit "arrive 2014" au lieu de "arrive 2015" !)

Écrit par : Thierry | 03/02/2015

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C'est corrigé.

Et tu avais mis "en tête de ma liste de mes chansons préférées de cette année 2016 encore balbutiante" aussi mais je l'avais déjà corrigé. On n'arrête pas de se perdre en ces débuts de nouvelle année... :-)

Écrit par : lyle | 03/02/2015

A chaque nouvel album de Belle and Sébastian j'espère naïvement retrouver l'enthousiasme de leurs débuts. Et à chaque fois la déception est là. Cette fois-ci, j'ai cru le temps de 2-3 morceaux qu'enfin ils renouaient avec leur savoir-faire pop si caractéristique. Et puis non, très très vite l'ennui s'est installé, à tel point qu'il m'a fallu insister plusieurs écoutes pour arriver au bout (je suis un peu têtu!).Je partage donc plutôt l'impression de Lyle et de Thierry, mais je crois que j'aurais été encore plus sévère que vous sur la note. Malheureusement. :(

Écrit par : alex | 04/02/2015

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Après 2-3 écoutes, j'aurais mis 5-6. Mon 4 est une moyenne après l'avoir écouté nettement plus... :-)

Écrit par : lyle | 06/02/2015

Alex iz in da hus :-)

Avec le recul, je me demande comment j'ai pu trouver la patience d'écouter l'album complètement à 3 reprises (bon, dont 2 au travail, je vous l'accorde, en vérifiant des listings) ...
J'ai procédé au petit charcutage et ai benné le reste sans regret (enfin, si, quand même un peu. J'ai toujours vraiment du mal à "m'attaquer" au concept d'album... :-( )

Écrit par : Thierry | 05/02/2015

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Moi je ne peux pas "benner" comme tu dis. Donc je ne le ressortirai sans doute jamais...

Écrit par : lyle | 06/02/2015

Les commentaires sont fermés.