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Embrace - Embrace

 

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Label : Cooking Vinyl

Sortie : 28/04/14

Format : CD / LP

Disponible : Partout

En écoute

 

Le retour le plus improbable de l'année. Voire de ces dernières années...

 

Improbable parce qu'on avait fini par croire qu'Embrace s'en était allé au sommet de sa gloire. Huit ans sans nouvelles discographiques (soit une éternité au XXI° siècle) quand on avait auparavant sorti cinq albums et de multiples singles / EPs sur le même lapse de temps, ça a de quoi inquiéter les fans, surtout que les différents membres du groupe n'en ont pas profité pour multiplier les projets parallèles... D'un autre côté, la retraite à 40 ans, c'est bien aussi. Bref, même si depuis 2011, on avait entendu dire que le quintet était de retour en studio, on n'y croyait plus trop.

 

Improbable parce que, si Embrace était extrêmement populaire dans son pays (les cinq albums dans le top 10 anglais, dont trois n°1, 17 singles dans le top 50, interprète de la chanson officielle de l'équipe anglaise pour la coupe du monde 2006), il était aussi un des groupes les plus moqués aussi bien par les fans de musique indé que par la presse, anglaise comme internationale (je me rappelle d'articles assassins et d'une Maroquinerie pleine que d'une quarantaine d'anglais lors d'un de leurs passages parisiens)(ce qui n'avait pas empêché le groupe habitué à remplir des stades de se donner à fond pendant une heure et demi). Il fallait du cran pour revenir face à une critique a priori hostile et un public qui ne les attendait peut-être plus...

 

Improbable parce qu'un des groupes au style le plus immuable des années 1995 - 2005 a essayé de se ré-inventer totalement au point de retourner une partie de la presse à leur avantage. Oubliés (enfin... on y reviendra) les refrains de rock de stade oasisien balourd et les ballades sirupeuses coldplayiennes chantés par un ersatz britannique de Julien Clerc, il semble bien que les frangins McNamara se soient procuré des disques enregistrés après 1975 qui ne soient pas des albums de britpop. Et tenez-vous bien, ils ont découvert des courants musicaux inconnus appelés post-punk et new-wave ! Vivement qu'ils tombent sur un album de shoegaze...

 

Bon, trêve de plaisanteries, le groupe de Bailiff Bridge, Brighouse, s'est effectivement mis à faire ce à quoi se consacrent quelques milliers de groupes depuis dix ans, soit piller les idées et les sonorités des Cure, Depeche Mode, Joy Division, New Order... mais il ne le fait comme personne d'autre : en faisant du Embrace ! Ainsi ne soyez pas surpris d'entendre, ici une guitare, là un clavier, rappelant furieusement un truc entendu il y a 20 à 30 ans (et beaucoup repompé depuis) mais plaqués sur les mélodies simples et immédiates (qui a dit faciles ?), dotées de refrains à reprendre en cœur comme un crétin, habituelles chez le groupe. Et puis il y a cette voix, maladroite et chevrotante, mais cool et joyeusement honnête, finalement très entraînante. Et on imagine très bien ces nouveaux titres mélangés harmonieusement aux anciens tubes dans un stade ou un festival près de chez vous.

 

Seulement on peut se demander sérieusement à qui s'adresse ce disque. Si l'on devait comparer la musique d'Embrace à une fille, on dirait qu'elle a juste changé de maquillage, passant d'un look franchement vulgaire à un côté goth discret. Peu de chances qu'elle conquière ceux qui la trouvaient moche avant et pas sûr qu'elle plaise toujours à certains de ses anciens admirateurs... On a ainsi du mal à croire que l'emballage très Cure période Wish de 'In The End', les oripeaux techno de 'Refugees' ou la ballade sirupo-poisseuse 'I Run' qu'Interpol doit cauchemarder d'avoir écrit un jour (et ce ne sont que trois exemples) plaisent beaucoup au public traditionnel du groupe.

 

Mais voilà, moi, j'ai toujours aimé la capacité du groupe à aligner les ritournelles sans prétention et flirtant sans cesse avec le putassier, mais toujours avec une sincérité désarmante, et si ce sixième album n'est pas sans quelques gros défauts (non, l'électro, vraiment, les gars, faut pas y toucher (et U2 non plus), sous peine de faire mauvaise euro-dance), je prends plaisir à en écouter et ré-écouter les titres. Après, pas sûr que beaucoup d'entre vous, chers lecteurs, partagent ce plaisir coupable...

 

lyle

 

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