Dans le mur... du son !

Label : Bella Union

Sortie : 07/10/13

Format : CD / LP

Disponible : Partout

En écoute

Il y a cinq ans, j'ai cru que j'allais vivre une grande histoire d'amour avec Lanterns On The Lake. Sur la foi de quelques titres distribués gratuitement sur le net puis d'EPs auto-produits, j'avais vu en ce groupe le digne successeur de mes petits chéris de la scène slowcore anglaise qui ne donnaient alors plus de nouvelles qu'épisodiquement (Tram, Broken Dog, Arco). Une petite signature chez Bella Union plus tard et un premier album, Gracious Tide, Take Me Home, sortait bientôt et... décevait un peu. Guère plus de deux ans plus tard, son petit frère est arrivé et malheureusement, on pourrait réécrire quasiment le même billet...

Je vais du coup finalement croire qu'il y a comme une malédiction entre Bella Union et moi : le label a sorti beaucoup de disques que j'aime bien, mais aucun que j'aime vraiment sans retenue (du coup je m'inquiète un peu pour le nouveau Marissa Nadler...). Il y a toujours l'impression qu'il manque quelque chose, et souvent le sentiment d'être en face d'un album parfaitement fait mais un peu trop lisse. Et c'est tout à fait le cas ici : Until The Colours Run s'écoute bien, c'est joli et paisible comme tout, mais à la fin de l'écoute, on ne sait plus trop à quoi on a passé son temps. Ni ce qu'on a écouté. Alors on le remet, on se dit "ah oui, je l'avais bien déjà écouté, c'est sympa". Et à la fin on n'est pas plus avancé, toujours incapable de se rappeler le moindre titre.

Alors soyons clair, il est bien ce disque, et il y aura sans doute du monde pour le chérir. Mais je n'arrive pas à accrocher à son côté patchwork. Oublié le slowcore, la musique est devenue plus musclée et énergique, même si une poignée de morceaux (les meilleurs à mon sens) restent plus lents et doux. Elle emprunte au post-rock (iLiKETRAiNS, Explosions in the Sky), à la dream-pop (Cocteau Twins, Mazzy Star, Beach House), au shoegaze, au folk et même à la pop bariolée et orchestrale des groupes Arts & Crafts. Mais en restant toujours trop sous contrôle. Et on pourra dire la même chose pour la très belle voix de Hazel Wilde qui nous rappelle beaucoup de monde mais manque d'une vraie personnalité et devrait par moment se lâcher un peu.

Bref, un deuxième très joli disque, mais je crois que ma grande histoire d'amour n'aura jamais lieu. Reste que je les aime bien, ces Lanterns On The Lake, et que je serais content de les retrouver la prochaine fois.

lyle

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