Dans le mur... du son !

Label : Broken Toys

Sortie : 07/10/13

Format : CD / LP / MP3

Disponible : En dessous

En écoute

Elle a la voix d'un ange, d'une sirène... ou d'une démone tentatrice. Désolé des clichés, mais c'est la pensée qui m'est immédiatement venue en écoutant le premier album de She Owl pour la première fois, et ce dès les premières secondes. Et ce fut pareil après la vingtième fois... L'italienne Jolanda Moletta évoque tout à la fois Karen Vogt (Heligoland) pour sa pureté cristalline étrangement chaude, Liz Harris (Grouper) pour son côté mystérieux et Josephine Foster pour sa capacité à partir d'un coup dans des mondes fantasmagoriques. Elle varie sans cesse les effets et les émotions. Elle touche, inquiète, séduit...

Les musiciens qui jouent avec la demoiselle sur ce She Owl pourraient prendre ombrage de voir son organe prendre toute la place mais il est indéniablement la première chose que l'on remarque. Et une fois qu'on est conquis, il est temps de découvrir la profondeur des dix titres. On pourrait parler de folk crépusculaire et minimaliste... si la musique était ici folk (même si un morceau comme 'Fisherman Queen' n'est pas sans rappeler quelques dark-folkeuses comme Faun Fables), crépusculaire (au premier abord, c'est pas joyeux et bien glacé pourtant, mais après quelques écoutes, plus du tout) ou minimaliste (derrière quelques notes de piano ou une boucle de guitare mis au premier plan, se cache toujours une instrumentation riche, variée et surprenante).

Alors où le classer cet album ? Avec les plus beaux rêves... Que les morceaux se basent sur un piano subtil digne des meilleurs artistes "néo-classiques" du moment ('Homewoods', 'Belong') ou sur une guitare quasi-shoegaze ('Nightingale'), qu'ils aillent vers un côté jazzy tressautant ou slowcore neurasthénique, qu'ils restent très monocorde ou se transforment plusieurs fois, il finit toujours par se dégager une ambiance particulière, lumineuse et féérique. C'est beau, que dire de plus...

lyle

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