Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais pas rendu à la flèche d'or. Pas depuis que les concerts n'y sont plus gratuits, il me semble, et surtout que la programmation a évolué, pas forcément dans le sens de mes goûts... La salle a peu changé (seul le bar a subit des modifications notables) mais l'ambiance est bien différente, une fois débarrassée des piliers de comptoirs qui semblaient n'être là que pour avoir un fond musical sur lequel discuter bruyamment, et le son semble bien meilleur (mais c'est peut-être juste une conséquence directe...), plus clair et plus précis.
Et il y en avait bien besoin ce soir pour la release party du premier album du nouveau projet des "vieux routiers" que sont Frédéric D. Oberland (FareWell Poetry, Le Réveil des Tropiques, The Rustle of the Stars, Object...), Stéphane Pigneul (FareWell Poetry, Le Réveil des Tropiques, Ulan Bator, Heligoland, Object...) et Ben McConnell (batteur pour Beach House, Rain Machine, Au Revoir Simone, Marissa Nadler, Phosphorescent...)(non, moi non plus je ne sais pas comment ils font pour trouver le temps..), projet qui est sans doute le plus lourd, Noisy, brutal et oppressant (mais ponctué de trouées calmes et lumineuses) de ses auteurs. Et nécessitait donc un son de qualité pour être audible et supportable. Et ce fut magnifique !
Il n'est pas forcément évident d'intéresser le public (surtout quand il est probablement pour une bonne part venu voir la tête d'affiche de la soirée, Spain) en jouant assis et quasiment sans s'interrompre trois gros quarts d'heure de musique instrumentale. Or il semblait fasciné. Difficile ici de parler de post-rock, de prog ou de free jazz. C'était un peu de tout ça, et bien plus encore. Parler de musique cinématographique serait bien trop réducteur, même si c'est le cas de certains passage de l'album (on en reparle bientôt ?). Car ici, ce soir, on ressentait la musique au fin fond de ses chairs. La batterie tonnait jusqu'à faire vibrer les os. La guitare, d'où pouvait sortir des sons aussi bien splendides qu'insupportables, pénétrait tous les pores de la peau. C'était un peu l'apocalypse et le jugement dernier, vécus en direct, avec vue sur l'enfer et le paradis. C'était beau... et effrayant... et épuisant. Un vrai bon concert.
lyle
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15:07 | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
C'est marrant, parce que juste avant de venir lire des news sur ta page, je venais de lire cet article:
http://www.mowno.com/features-disques/oiseaux-tempete-oiseaux-tempete/
Je n'avais jamais entendu parler de ce groupe avant ce soir. 2 fois en quelques minutes, c'est un signe, il va donc falloir que je me penche dès que possible sur leur album. Ton compte-rendu donne en tout cas envie de surveiller leurs futures dates de concerts. On ne sait jamais, ils vont peut-être passer vers la maison...
Écrit par : alex | 13/11/2013
Répondre à ce commentaireEt je viens de le trouver en écoute ici:
http://gonzai.com/oiseaux-tempete-ecoute-exclu-emporte-par-la-houle/
Un survol rapide (sans mauvais jeu de mots concernant ces oiseaux) laisse augurer d'une écoute prochaine de grande qualité. Je commence à comprendre de mieux en mieux ce que tu as écrit.
Écrit par : alex | 13/11/2013
Répondre à ce commentaireEt encore, l'album est plus long, moins brutal et avec plus de passages calmes que le concert de dimanche dernier...
Écrit par : lyle | 14/11/2013
Et pour les (très belles) images, c'est aussi par là:
http://www.lecargo.org/spip/oiseaux-tempete/la-fleche-d-or-paris/article8422.html
Écrit par : alex | 14/11/2013
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