Dans le mur... du son !

Label : Fargo

Sortie : 05/06/12

Format : CD / MP3

Disponible : Partout

La new-yorkaise Dawn landes semble avoir fait sienne la devise "pour vivre heureux, vivons caché". Des disques rares et espacés. Une musique et une voix que beaucoup ont sans doute entendu (et apprécié) dans des séries télé sans pouvoir jamais mettre un nom dessus. Une "disparition" au moment où un succès tel celui de sa petite camarade de label Alela Diane ne semblait pas impossible. Et un retour incognito avec un EP entièrement en français et une release party à la boutique des Balades Sonores... Pas idéal pour faire parler de soi...

Parlons-en d'ailleurs, de ce choix du français, qui avait de quoi inquiéter. Combien d'artistes anglo-saxons nous ont amusé en traduisant maladroitement un de leurs titres / créant une nouvelle chanson / reprenant un classique de notre répertoire (on jetera un voile pudique sur le doigt que nous proposait le petit Brian)... D'un autre côté, pour une fois que c'est nous qui pouvions nous gausser d'un accent ridicule ou d'une langue approximative, c'était un juste retour des choses. Mais pas de ça ici. Certes, la voix de la petite Dawn perd un peu de sa fluidité dans la langue de Molière, mais pas son infinie douceur et son grain de mélancolie. Et on sent que les textes ont été sérieusement travaillé (une petite aide extérieure ?). Quel délicieux anachronisme que d'entendre l'américaine nous parler d'un coupé Citroën...

Et pourtant je n'arrive pas à accrocher. Il y a beau y avoir quelques invités prestigieux, entre autres Matthew Caws (Nada Surf) et Tunde Adebimpe (TV on the Radio), (on notera que les invités sur un disque sont toujours prestigieux, on cite rarement les quidams) sur ces petites ritournelles lentes et délicates, parfaitement arrangées et interprétées, je ne peux que soupirer en comparant avec ses albums, surtout quand l'EP finit sur la très dispensable reprise de 'La Cane de Jeanne'. Car malgré de-ci, de-là, quelques intonations jazzy ou country, la demoiselle, comme une autre américaine dans un genre plus enlevée (April March pour ne pas la citer), semble éprouver une grande passion pour nos yéyés. Passion que je ne partage absolument pas.

Alors si Mal Habillée est anecdotique et désuet, il est très bien fait et ceux qui ne sont pas rétifs à ce genre de musique le trouveront tout à fait charmant. Moi, je retourne à Fireproof...

lyle

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