Dans le mur... du son !

Label : Paperheart

Sortie : 04/06/12

Format : CD / MP3

Disponible : Ici

Un beat lent et hypnotique, une guitare soyeuse et mélancolique, les premières secondes de 'A heart of clouds and stars' font énormément penser à une intro d'Arab Strap. Sauf qu'au lieu d'un chant de poivrot nous racontant des histoires de cul ou de beuveries, on a droit à de nouvelles nappes de guitares, plus froide et dreamy d'abord, plus shoegazey ensuite, qui tissent un instrumental, où les répétitions se compliquent progressivement, quelque part entre électro / ambient et post-rock.

Et tout le premier album d'Eric in the kitchen (bonjour le pseudo (à la fois autobiographique et ironique ?) qui fait singer/ songwriter lo-fi un peu moisi) va de la même façon, refuser de s'installer dans une petite niche musicale confortable, où il pourrait recontrer son petit succès, au moins d'estime, sans prendre de risque. On croit à un disque instrumental : on a droit à un chant souvent à la limite du spoken word, qui martèle ses textes d'une façon chaude et décidée. On pense avoir affaire à un hurluberlu déstructurant pour le plaisir de déstructurer ? On se surprend à connaitre les chansons assez vite, à se laisser bercer et à vouloir les reprendre.

A heart of clouds and stars est un tel patchwork musical qu'il est bien difficile d'en parler. Les noms se bousculent dans la tête, mais y restent rarement plus de 30 secondes. Guitare noisy et saturé ? Check ('Another man'). Rythmique post-punk bien sinistre ? Check ('Between clouds and stars'). Petit côté pop / folk ? Check ('The Wedding song'). Drone (ou approchant...) ? Check ('Fly Away'). Le plus incroyable est que tout cela reste d'une cohérence absolue et d'une évidence naturelle. A chaque écoute on se laisse un peu plus entrainer dans cet univers étrange (et merveilleux, bien sûr), très personnel, et délicieusement anachronique.

Mais au lieu de perdre votre temps à me lire, allez donc plutôt écouter, télécharger, et, soyons fou (en 2012 !), acheter le CD de Eric in the kitchen. Il le mérite.

lyle

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