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O. Children - Apnea

 

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Label : Deadly People

Sortie : 27/06/12

Format : CD / LP

Disponible : Partout

 

Alors qu'on avait pensé après quelques années de revival (souvent d'ailleurs plus proche de la copie décapée au vitriol pour perdre toute aspérité) que le cadavre du post-punk était de nouveau glacé, O. Children nous a montré il y deux ans avec son premier album et des titres comme 'Ruins' que comme tout bon zombie, il bougeait encore et ne voulait rien de moins que nous bouffer le cerveau. C'est donc avec un plaisir non dissimulé mais aussi beaucoup d'inquiétudes (combien de bons deuxièmes albums dans ce revival ?) qu'on a vu arriver Apnea sur nos platines. Et joie bonheur, il est sinistre à souhait !

 

Parce qu'avouons-le, écouter un disque de ce genre, c'est un peu regarder un film d'horreur en se demandant avec excitation qui (et comment !) va maintenant se faire massacrer, le bellâtre sportif ou la cruchasse blonde (ou les deux en même temps en pleine fornication ?). Ou, quand on n'est plus un ado torturé / déprimé ayant besoin de sa dose de frissons cathartiques, c'est un peu du voyeurisme de regarder la douleur des autres en se disant que sa petite vie, finalement elle est chouette (on peut aussi regarder certaines chaînes de télé pour ça, mais c'est moins stimulant intellectuellement).

 

Ce que vaut Apnea ? On y arrive... La force d'O. Children par rapport à ses contemporains était d'avoir réussi à nous donner autre chose que du frisson prémaché (n'est-ce pas The Horrors) (je ne vais pas en citer 20 autres...) ou des fous rires involontaires (oui White Lies, je pense à vous) (mais pas que, hein, Editors). D'avoir été parmi les seuls, du moins Outre-Manche (les américains ont Wilderness ou Pop.1280, nous Frustration) à ne pas s'être déguisé en corbeau pour emballer et faire danser les minettes mais à exprimer ce que l'on ne peut ressentir que comme une réelle souffrance. Tout en écrivant des titres au potentiel tubesque. Eh bien le groupe n'a rien perdu de tout ça !

 

Il a au contraire mieux digéré ses influences (Joy Division, The Sisters of Mercy, Bauhaus...) pour créer ce qui se rapproche maintenant d'un style personnel. Les lignes de basse savent se faire moins cliché sans perdre leur côté lourd et oppressant. Les claviers new-wave se font plus discrets mais contribuent davantage à l'apparence désolée de la musique. Les guitares savent alterner moments violents et passages dreamy ou  glacées. Tout cela contribue à apporter une variété bienvenue, parfois à l'intérieur même d'un morceau, là où le précédent avait un peu tendance à se répéter. On pense en particulier au fantastique 'Red Like Fire' avec son intro étonnante et son refrain aussi glauque qu'irrésistible. Et si le groupe semble avoir définitivement abandonné l'idée de faire danser, cela ne l'empêche pas de créer des chansons particulièrement catchy qui s'incrustent dans votre cortex ('The Realest'...).

 

Et puis il y a le chant de Tobi O'Kandi. Toujours aussi profond et guttural, on ne peut plus le considérer comme un énième clone de Ian Curtis. Plus d'assurance, une nouvelle fluidité et surtout une certaine sensualité le rendent nettement plus séduisant bien que toujours aussi menaçant. Ce qui contribue à faire d'O. Children le groupe de post-punk britannique le plus intéressant du moment et nous incite à penser que le meilleur est encore à venir.

 

lyle

 

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