Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

 

David Franck Keller - Sick Old World

 

keller.jpg

Label : /

Sortie : 01/02/12

Format : CD / MP3

Disponible : Ici

 

Il y a deux façons d'écouter Sick Old World le nouvel album de David Franck Keller (le précédent était déjà très bien, la preuve). La première c'est de mettre le CD dans la chaîne (où les aimepétrois sur le lecteur artificiel, mais dans quelle époque on vit !) et de se dire : ouais, ya des mecs qui font ça depuis 50 ans avec autrement plus de voix et de capacités musicales. En plus la moitié des trucs sont des standards traditionnels dont on a déjà entendu des milliers de versions. La deuxième, c'est de vivre le truc intensément. De ressentir l'impression d'être dans un bouge miteux de l'Amérique profonde avec un type crachant ses tripes et ses poumons au milieu d'une affreuse odeur de tabac et de mecs bourrés parlant trop fort (qui a dit "comme dans certaines salles parisiennes il y a quelques années" ?).

 

La note en bas (mais si, vous l'avez déjà regardé, ne mentez pas) vous aura déjà indiqué de quel côté je me situe, mais que voulez vous, j'aime David Franck Keller envers et contre tout, surtout mes propres goûts, à moi, de merde. L'harmonica ? Je déteste en général, c'est tellement cliché, mais là, j'adore. Les voix burinées, fatiguées, comme détruites par des années d'abus ? Pas mon truc, mais là, je marche à fond. Les vieilles ballades folk traditionnelles déjà éculées dans la jeunesse de mes parents et que même Nolwen, elle les a repris (je vous jure que c'est Wiki qui me l'a appris) ? Sérieux, ça me fait chier. Pourtant, là, je les avais à peine remarquées. Alors pourquoi ? Deux mois que je me pose la question et que la réponse ne vient pas facilement...

 

D'abord le gars a sa façon bien a lui de s'approprier ces classiques ('Satan Your Kingdom Must Come Down', 'Sinnerman', 'Banks of Ohio', 'Johnny I Hardly Knew Ye', 'Whiskey In The Jar'), même si les puristes pourront sans doute citer des versions approchantes, en leur donnant un côté urbain, industriel, sombre, souillé par les aléas de la vie. Et de les alterner avec ses propres compositions sans qu'on n'ait jamais l'impression de passer du coq à l'âne, mais au contraire après moult écoutes, la certitude que ces titres avaient vocation à s'enchaîner. Le chant et l'instrumentation clairsemée arrivent à donner une cohérence absolue malgré les différences de rythme et d'univers. Ensuite parce qu'il y a une sorte de sincérité brute et absolue dans ce disque. Il sait qu'il n'est, et de très loin, ni le meilleur chanteur ni le meilleur musicien. Mais l'envie et la passion sont palpables, au point de transcender les limites et d'offrir dix chansons belles et écorchées, et ce même si le chant peut sembler un peu approximatif (même Garou, à The Voice, il en veut pas, tant pis pour lui !).

 

Alors David Franck Keller laissera probablement à d'autres gloire, argent et succès, mais sans doute se préfère-t-il en artiste maudit de toute façon. A moins qu'il ne veuille juste se (et nous) faire plaisir. Mais chaque fois que j'écoute Sick Old World (approximativement 57 fois ces deux derniers mois) ma femme dit "c'est bien ça, c'est quoi ?" (elle a les capacités d'attention musicale d'une mouche) et mes enfants "ouah, il était bien le morceau là, papa, tu le remets ?"...  Alors s'il favorise la paix des ménages, allez l'écouter (puis l'acheter) sur Bandcamp !

 

lyle

 

jauge8.jpg

 

 

 

 

 

 

Myspace

 

Les commentaires sont fermés.