Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

 

Lydia Lunch - 1313

 

lydia lunch.jpg

Label : Le Son du Maquis

Sortie : 20/01/11

Parution originale : 1982

Format : CD

Disponible : Partout

 

Les rééditions, c'est toujours un peu la roulette russe. Parce qu'on ne sait jamais vraiment à quelle sauce on va être mangé, mais surtout parce qu'on ne sait jamais vraiment lorsqu'elles sortent. La plupart des sites listant les nouvelles parutions se limitant... aux nouvelles parutions, justement, on est condamné à tomber dessus le plus souvent par hasard, au détour d'un rayon, d'une chronique... etc.

 

1313 est donc de retour dans les bacs depuis mon anniversaire, rien moins, et il a donc fallu presque un an pour que je m'en aperçoive. Rien moins. Comme quoi les rééditions ne sont pas toujours une opération commerciale induisant un battage médiatique grotesque (je n'en remets pas une couche sur l'axe Pink Floyd-Nirvana de la dernière rentrée) ; s'il est bien une ressortie cette année qui aurait mérité qu'on en parle un minimum, c'était bien celle, dont on parla si peu, d'un album culte de surcroît indisponible (ou très difficilement) depuis plus de vingt ans.

 

D'une noirceur (dans l'atmosphère) et d'une glauquerie (dans les textes) quasiment sans précédent, 1313 compose une bande-son cold wave presque absolue, ce qui n'est pas courant pour un disque enregistré en Californie. Radicalement différent de son prédécesseur, Queen of Siam (mais il est vrai qu'entre temps la demoiselle-qui-n-est-pas-encore-devenue-grande-dame s'est émancipée de ses influences chez 8-Eyed Spy), l'ouvrage est cinglant, parcouru par une section rythmique effrayante (Cliff Martinez et Greg Williams, tout de même) et assombrie par une voix spectrale que peineront à reconnaître ceux qui ne connaîtraient de Lydia Lunch que ses derniers opus plus bluesy. On aurait presque les lèvres gercées rien qu'à s'approcher du heavy hivernal d'un 'Stares to Nowhere', ou mieux : d'un 'Snakepit Breakdown', fascinante descente aux enfers de quatre minutes cinquante - le genre de morceau après lequel écouter un album (ou une chanson. Ou une minute.) de Zola Jesus semblerait ridicule à tout être humain normalement constitué. Vision apocalyptique et morbide d'une Côte Ouest qui serait repeinte aux couleurs d'une antre de la folie, principalement peuplé de psychopathes, de serial-killers et d'être aussi invisibles qu'effrayants (d'autant plus effrayants qu'invisibles !), 1313 est lourd, lent et d'un seul tenant, ne déviant quasiment jamais de ce tempo martial particulièrement caractérisé sur 'Lock Your Door'.

 

On pourra, bien sûr, préférer Lunch lorsqu'elle se fait plus trash, plus punk, plus sex. Mais il demeure extrêmement difficile, à l'écoute de 1313, de lui dénier son statut de très grand album. Catégorie "fait divers sordide en plein hiver nucléaire".

 

Thomas

 

jauge10rouge.jpg

 

 

 

 

 

 

Site Officiel

 

Les commentaires sont fermés.