Dans le mur... du son !

Label : Wichita

Sortie : 20/09/11

Format : CD

Disponible : Partout

Si un groupe est une alchimie fragile entre ses différents membres, leurs albums solos sont souvent très variés par leurs styles... et leurs qualités. Mais dans le cas d'Espers, fournisseur de folk complexe et raffiné depuis bientôt 10 ans et dont les sorties restent malheureusement trop rares, les disques solos se suivent et se ressemblent avec du folk techniquement impeccable, parfois gentiment expérimental, mais peinant toujours à dépasser le stade du joli ou de l'agréable. Aussi si on a découvert avec un certain plaisir la sortie d'un nouvel album de Meg Baird, on n'en attendait néanmoins ni monts ni merveilles. Et il ne fallut pas longtemps pour se rendre compte qu'on avait raison.

Car le principal qualificatif qui vient en écoutant Seasons on Earth est... académique. Et encore a-t-on la politesse de ne pas dire scolaire. Oh, la dame a indubitablement une belle voix, qu'elle utilise à la manière des classiques, comme Judee Sill ou Sandy Denny. Mais ni la pureté cristalline qui vous foutrait des frissons dans le dos (à la Sharron Kraus), ni la petite originalité dans le timbre ou le phrasé qui vous charmerait et encore moins la capacité à créer l'émotion. Meg Baird qui chante, c'est un peu la petite rivière coulant paresseusement au milieu des champs dans la vallée. C'est mignon en passant devant, mais on n'y resterait pas la journée...

Musicalement... eh ben... c'est lent... et intimiste... et un peu mou... et bien dépouillé avec une intrumentation réduite au strict minimum... Les différents musiciens qui interviennent (Marc Orleans, Mary Lattimore, Chris Forsyth...) sont tous impeccables mais on a un peu l'impression qu'ils ne sont là que pour nous faire apprécier leur brio à jouer des passages entendus mille fois dans des disques similaires. L'ennui gagne alors vite tandis qu'on se demande pourquoi l'album reste dans une ligne de folk 70's particulièrement molle, genre Modem du folk (les méchantes langues diront que le genre en lui même est déjà bien Modem), n'osant jamais s'aventurer plus loin qu'un pied (un orteil ?) dans des territoires un peu différents, genre gothique ('Even rain') ou freak ('Stars climb up the vine'). Seul un 'Stream' un peu plus énergique vous fait un peu lever le sourcil avant qu'un 'Song for next summer' ne vous replonge dans une hibernation salvatrice.

Donc voilà, c'est... joli et très bien fait. Mais quand les deux seuls morceaux qu'on a envie de réécouter d'un album sont des reprises ('Friends' de Marc-Almond et 'Beatles and the Stones' des House of Love) même pas extraordinaires, il me semble qu'on a tout dit...

lyle

Myspace

Site Officiel