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Nick Cave & The Bad Seeds - The Boatman's Call [Collector Edition]

 

The Boatman's Call.jpg

Label : EMI

Sortie : 16/05/11

Parution originale : mars 1997

Format : CD + DVD

Disponible : Partout

 

Selon la côte d'amour qu'on lui porte, il y a clairement deux manières d'aborder The Boatman's Call, dixième opus de Nick Cave & The Bad Seeds- souvent considéré comme leur meilleur (comme tous ceux des années quatre-vingt dix, quoi).

 

On peut évidemment se fier à l'histoire officielle, et voir dans ce disque un grand chef-d’œuvre intemporel dans lequel le songwriter se met enfin à nu, se réinventant en chantre du minimalisme harmonique et redonnant ses lettres de noblesse au difficile exercice du crooning.

 

On peut également se fier à ce qu'en pensent beaucoup de fans, à savoir que leur idole, en pleine crise de la quarantaine et voguant de rupture en rupture, se sera subitement mise à roucouler des cuculteries derrière un piano, tournant le dos au public afin d'avoir moins l'air couillon.

 

Comme souvent, la réalité de l'album se situe très exactement entre ces deux positions en apparence inconciliables. Chacune énonce d'ailleurs son lot de vérités et d'approximations. "Crise de la quarantaine", ça ne fait pas grand doute. "Minimalisme", cela relève surtout de l'impression (l'album - co-produit par Flood, mec bien connu pour son sens de l'épure - est richement arrangé et n'a pas grand-chose de roots). "Cuculteries", cela varie énormément selon les morceaux (étant entendu que 'People Ain't No Good' est un truc indéfendable), mais ç'a le mérite de soulever le point crucial de cette petite affaire : dans le fond, la révolution intime amorcée par The Boatman's Call est plus thématique que musicale. Imaginer Nick Cave se mettant subitement à abandonner ses habits de storyteller, à écrire à la première personne (symboliquement, le premier mot qu'il prononcera sur cet ouvrage sera "I") des chansons aux destinataires transparent(e)s... voilà bien quelque chose que l'on n'aurait jusqu'ici jamais cru voir/entendre un jour. Ce qui nous ramène à l'improbable 'People Ain't No Good' ("I think that's well understood/You can see it everywhere you look"), à tout le moins sous la plume de l'auteur de 'The Mercy Seat' ou de 'Sad Waters'. On notera d'ailleurs que les mots seuls ne sont pas en cause : le refrain est au diapason, soit donc geignard et niaiseux à souhaits.

 

Le paradoxe c'est que sur le même disque et dès le premier morceau, Cave a signé l'une des belles chansons du monde (texte comme musique), 'Into My Arms', de celles qui réussissent à conjuguer l'intensité et la pudeur, l'émotion et la réserve... la pureté et la sophistication. Le ton est donné et dans ses meilleurs passages ('Lime Tree Arbour', 'Brompton Oratory') The Boatman's Call tiendra cette ligne, extrêmement compacte ou monotone selon l'humeur du récepteur. Si le rapprochement avec No More Shall We Part, magnifique opus suivant, est inévitable, celui-ci a un côté tourmenté, explosif, luxuriant que ne recherche jamais The Boatman's Call, œuvre plus intimiste à défaut d'être plus intime. Le genre d'album qui ne s'apprécie réellement qu'en l'écoutant d'une traite, même si, précisément, on a rarement envie de l'écouter de la sorte. Cela n'enlève bien sûr rien à la beauté farouche d'un 'There Is a Kingdom', ni à celle, plus légère et romantique, d'un '(Are You) the One I've Been Waiting for?'. Mais c'est une raison suffisante pour que l'on ait, malgré tout, quelques difficultés à placer cet album au même niveau qu'un No More Shall We Part ou un Murder Ballads.

 

Thomas

 

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Myspace

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Commentaires

oui, cet album est inégal et assez inférieur aux autres de la même période. Excepté bien sur "People Ain't No Good" qui est une de mes chansons favorites de Nick Cave...

Écrit par : Xavier | 08/11/2011

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Ah NON, absolument pas d'accord avec vous deux (Thomas & Xavier) non seulement à propos de cet album (sans conteste mon préféré de ladite période) mais plus encore concernant "Murder Ballads" que vous tenez pour un chef-d'oeuvre (sic) ! Ca m'embête un peu d'exprimer ce désaccord car je risque de passer à vos yeux pour un "gardien du temple" cavien un peu snob (un comble, vu que j'ai jadis reproché cette attitude à d'autres... à propos de la disco des Cure) Je devrais peut-être relire attentivement toutes les chroniques de Thomas sur ces rééditions. Je m'aperçois qu'il a mis 10 à 'You're Funeral... My Trial' OUF (c'est mon album préféré !) Par contre 7 seulement à 'Tender Prey', m'ouais...

P.S. : bon, en même temps... pas de quoi s'écharper pour des nuances entre des points de vue largement convergents, n'est-ce pas ? ;-)

Écrit par : J-P. | 08/11/2011

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Moi aussi c'est un des albums avec lesquels j'ai le plus de mal (avec "Tender Prey", mais lui c'est pas un problème de chansons mais de production douteuse(Ah merde, j'allais oublier: Nocturama, aussi, très problèmatique)). De très belles chansons, mais... Faut l'avouer il est un peu mou du cul. C'est très très beau ... Pendant quelques titres, après on verse dans la répétition répétitive et c'est un album qui a du mal à tenir la durée ... en tant qu'album.

Écrit par : Guic' the old | 09/11/2011

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Xavier >>> ;-)

J-P >>> non effectivement, pas de quoi s'écharper d'autant que je crois que la pire note que j'aie jamais mise à un album de Nick Cave doit être de l'ordre de 6.5.

Guic >>> d'accord sur tout, y compris Nocturama, album un peu schizophrène puisqu'il contient aussi quelques très grands titres...

Écrit par : Thomas | 10/11/2011

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Les commentaires sont fermés.