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Drugstore - Anatomy

 

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Label : Rocket Girl

Sortie : 08/09/11

Format : CD / LP

Disponible : Partout

 

Encore moins que d'habitude il ne faudra attendre de moi de l'objectivité dans ce billet. Drugstore est un de ces disques qui a transformé un simple intérêt pour la musique en une passion dévorante (et dévoreuse de temps, d'argent, de place dans la maison...) et les trois albums du groupe (ainsi que la compilation de rarities et les singles) n'ont jamais cessé de revenir sur ma platine : cette dream-pop ne restant jamais dans les clous ; cette voix, chaude, âpre et sexy, comme un bon vin rouge ; cette sensibilité exacerbée... Et si je n'ai jamais compris que Drugstore ne connaisse jamais un succès supérieur au niveau "d'estime" (façon de parler, parce que le premier sorti en pleine déferlante Britpop et le troisième pendant la tornade nouveau rock étaient voués à l'échec), j'avais fini par me résoudre, malgré des bruits d'exceptionnels concerts inopinés et quelques démos postées par Isabel, à ce qu'un de mes groupes favoris soit définitivement disparu.

 

Aussi fut-ce une immense surprise de tomber en toute fin de vacances sur cet Anatomy à la pochette porteuse d'émotions les plus contradictoires. La voix est toujours là, aussi belle, aussi expressive, aussi apte à vous transporter. La musique, elle, a beaucoup changé (ce qui n'est guère une surprise, Isabel étant le seul membre d'origine, et l'on pense par moment beaucoup à un disque solo) : les côtés les plus rock et shoegaze ont disparu, la dream-pop n'est plus sensible que de temps en temps (sur 'Standing Still' et 'La Brume' essentiellement). A leur place, la face cowgirl, déjà présente par petites touches autrefois (mais plus prononcée sur des faces B.), est maintenant dominante et l'on profite d'une suite de petites merveilles de folk dépouillé. Mais dieu que cette cowgirl a le blues et que ses dernières années semblent avoir été douloureuses, la noirceur et la tristesse des textes faisant un sacré contrepoids à la fausse douceur du chant et à la légèreté des mélodies. Et sans un côté un peu banal, voire commun, de la musique, ce retour ne serait pas loin de toucher au sublime.

 

lyle

 

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Des fois... pas tout le temps mais des fois, il arrive que Lyle soit de bon conseil. Entre deux disques de post-rock dépressif et un de britpop dont lui seul connaît l'existence (l'inverse fonctionnant aussi), il peut accidentellement vous conseiller un bon groupe. Drugstore est de ceux-là. On se demande par quel étrange coup du sort il n'est pas plus connu tant il a tout pour plaire au plus grand nombre, à commencer par une vraie, belle, grande chanson : 'Sweet Chili Girl', ouverture bluesy et tendue, saturée juste ce qu'il faut, sur laquelle vient se poser la voix majestueuse et sexy et majestueusement sexy et même sexuellement majestueuse (enfin superbe, quoi) d'Isabel Monteiro. La suite est sans doute plus conventionnelle, dans un registre folk feutré particulièrement couru ces dernières années, mais elle est rarement désertée par cette étrange grâce, cette mélancolie, ce sentiment de pureté ('Can't Stop Me Now') qui n'est pas sans rappeler les plus grandes folkeuses. Amusante évolution, au demeurant, pour un groupe et une songwriteuse qui évoluaient dans un registre autrement plus éthéré (pour ne pas dire shoegaze) à ses débuts. Autant dire qu'on voit mal sur lequel des premiers albums du groupe aurait pu figurer le trip americana d''Aquamarine' ou l'alt-country cordiale de 'Blackholes & Brokenhearts'. Et en dépit de la qualité du Drugstore première manière, on ne pourra décemment pas s'en plaindre tant le jeu d'ombres et de lumières auquel convie Anatomy séduit.

 

Thomas

 

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Myspace

 

Commentaires

"à la pochette porteuse d'émotions les plus contradictoires"

Jolie manière de dire "ringarde" ;-)

Écrit par : Thomas | 26/10/2011

Répondre à ce commentaire

Mais pas du tout !!! :-)

Le costume "typique"... la mer sous les nuages... le flingue... c'est parfaitement à l'image du disque !

Écrit par : lyle | 26/10/2011

Les commentaires sont fermés.