Dans le mur... du son !

Label : Gimme Shelter

Sortie : 11/04/11

Format : MP3

Disponible : Partout

La vie fait de ces nœuds parfois (séquence «je vais vous raconter un épisode insignifiant de ma vie pas du tout trépidante dont vous n'avez rien à foutre»)... Il y a quelques jours (semaines ?), je reçois un mail (un de plus...) me présentant un nouveau disque à venir d'un certain My Broken Frame (joyeux, le nom...). Un (très) rapide survol du courriel n'éveillant pas ma curiosité, blasé que je suis, il se retrouve dans la poubelle (parmi tant d'autres...). Passant le même jour chez un disquaire parisien, je tombe dans le rayon «autoproduit» sur un sept titres nommé Chapel Hill par un certain... My Broken Frame avec écrit dessus «Featuring members of Go Go Charlton...» (et Cyann and Ben aussi, comment résister ?). Or j'avoue une très grosse faiblesse pour l'album du combo ultra-pop parisien dont le principal titre de gloire reste finalement d'avoir prouvé à son corps défendant qu'il vaut mieux faire de la pub pour un cahier que pour l'armée (ou qu'il vaut mieux mettre une jolie fille que des mecs en treillis, c'est selon...). Conclusion ? Achat du CD, récupération du mail dans la poubelle et donc billet sur DLMDS...

En tout cas ce qu'il y a de bien à écouter ces deux enregistrements quasiment en même temps, c'est de voir comment la chenille (attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, il y en a des très belles de chenilles) s'est transformée en papillon. Le singer / songwriter un peu timide dont on a l'impression qu'il s'excuse presque de nous proposer ses petites balades folk minimalistes et pleines d'invités a laissé place à un chanteur à la voix assurée, chaude et charmeuse, dont l'assurance mélodique fait plaisir à entendre. Guillaume Léglise ne prétend sans doute pas révolutionner la musique, mais en quatre titres et quinze minutes, il nous offre de quoi supporter, et les jours de grosses chaleurs, et les probables (du moins souhaitables...) jours de pluie de ce doux mois de mai.

Ainsi du rythmé et léger morceau titre au lent et mélancolique 'Nineteen' de conclusion avec son très beau texte, on se régale d'une musique pop-folk fraîche et fichtrement gouleyante, adepte de la simplicité et refusant toute vulgarité putassière (que tous ceux à qui cela a fait penser à Cocoon soient forcés d'écouter The Do ou Moriarty sans interruption pendant une semaine...), enfin bref située quelque part (c'est le moment de sortir les grands noms, quitte à se faire insulter (allez les trolls, un petit effort quoi !)) entre Paul Simon et Elliott Smith, Kings of Convenience et Slayer (non, j'déconne, c'était pour voir ceux qui suivent). Que cela soit suffisant pour passionner sur la durée d'un album, on en doute un peu, mais le monsieur semble avoir suffisamment de cordes à sa guitare pour nous surprendre en bien. De toute façon, un tel EP (qui en plus a plu à toute la famille, ce qui est déjà exceptionnel) suffit déjà amplement à notre bonheur.

lyle

http://www.myspace.com/mybrokenframe