Dans le mur... du son !

Label : Atlantic

Sortie : 15/02/11

Format : CD

Disponible : Partout

Pourquoi ? C'est la question qui revient sans cesse quand je pense à The Joy Formidable. Pourquoi ce buzz depuis quatre ans sur les zines et les forums d'Outre-Manche (ou d'ailleurs) pour un groupe se contentant d'assaisonner du britrock à papa avec une légère sauce d'indie ricain d'il y a 20 ans ? Pourquoi une signature sur Atlantic quand les majors ne signent quasiment plus aucun groupe, surtout dans ce genre ? Pourquoi une sortie française et plusieurs passages sur scène dans notre pays quand des tonnes de combos autrement plus intéressants n'y auront jamais droit dans toute leur carrière ? Et qu'on ne me dise pas que Ritzy Bryan est hot et que le groupe déchire sur scène, là, je suis en train de m'écouter l'album une fois de plus (de trop ?) et je n'en ai un peu rien à faire...

Au moins le dernier groupe à avoir bénéficié de hype sur les mêmes critères (les Long Blondes, pour ceux qui s'en rappellent) avait une chanteuse à la voix plutôt agréable et une poignée de chansons dansantes et efficaces. Admirons d'ailleurs cet autre point commun entre les deux, le fait d'avoir eu droit pendant plusieurs années aux mêmes titres avec des productions différentes, sans doute dans l'espoir (vain dans le cas de nos blondes) que le public accroche enfin. Malheureusement pour The Joy Formidable, 'Austere' n'est pas 'Giddy Stratospheres', loin d'en faut. Guitare balourde, mélodie oubliable et chant chevrotant ne sont définitivement pas ma tasse de thé...

Oublions les comparaisons toutes cosmétiques avec nos amis d'Outre-Atlantique (Pixies, Breeders, Dinosaur Jr, Sonic Youth...). Si The Joy Formidable adore sans doute ces groupes, il ne leur rend pas franchement hommage. Car il ne suffit pas pour ça de rallonger les morceaux d'une minute de bruits mal maîtrisée et d'abuser de riffs éculés... Non, The Big Roar (quel titre mensonger, tout comme le nom du groupe...), ça reste du bon gros rock briton en tradition directe de la fin des 70's via Elastica, ce qui ne serait déjà pas si mal si le groupe avait le sens du tube gras mais imparable à la Blood Red Shoes, l'instantanéité mélodique d'un Pull In Emergency ou la colère expressive de Call The Doctor. Enfin quelque chose qui le sorte de la masse de la production de ce genre. Malheureusement, il se contente d'aligner douze titres bien trop longs et éminemment dispensables. Rien d'épouvantable mais rien de notable ou encore moins de... formidable. Et la même question revient encore et toujours : pourquoi ?

lyle

http://www.myspace.com/thejoyformidable