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Calexico - Hot Rail 

 

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Label : 101 Distribution

 Sortie : 22/11/10

Parution originale : mai 2000

Format : 2D

Disponible : Import

 

Pour ce qui sera probablement la dernière chronique réédition de l'année, c'est donc Calexico qui régale. Deux grosses re-sorties au programme, bizarrement pas les deux premiers et très cultes albums, mais Hot Rail et Feast of Wire, qui marquèrent un tournant dans la popularité du groupe (en France, surtout, il est d'autant plus bizarre que ces albums ne ressortent pas chez nous). Laissons de côté le second, auréolé d'étoiles à sa sortie alors que le duo y sombrait à plusieurs reprises dans l'autoparodie flagrante. S'il n'est pas un mauvais album (il est probable que Joey Burns et John Convertino soient incapable de complètement foirer un disque), il faut reconnaître qu'il est assez loin d'être leur meilleur.

 

Hot Rail est autrement plus intéressant, mais je dois reconnaître ici que je n'ai jamais été un inconditionnel de ce groupe. J'ignore pourquoi, je lui ai toujours largement préféré Giant Sands (dont Burns et Convertino constituaient au départ la section rythmique), y trouvant une émotion et une authenticité que les albums de Calexico, pourtant toujours très bien faits, ne m'ont jamais vraiment apporté. Pourtant, j'ai toujours bien aimé les western spaghettis. C'est peut-être d'ailleurs tout le problème.

 

Malgré tous mes efforts et malgré l'intérêt qu'a suscité chez moi chacun de ses albums au moment de sa parution, je n'ai jamais complètement pu m'empêcher de trouver chez Calexico quelque chose d'un peu artificiel, de légèrement factice me le rendant de facto difficile à adorer. Certes, s'il fallait ne garder qu'un seul reproche, je me conterai de noter que depuis The Black Light (1999), c'est toujours la même chose, et que rien de ce que les deux flibustiers ont pu signer dans les années deux mille n'a apporté quoi que ce fût au schmilblick. Peut-être ne leur en demandait-on pas tant ; peut-être retrouve-t-on toujours Calexico avec plaisir parce qu'ils sont quasiment les seuls dans leur partie. Je ne sais pas. Pour ma part, cela fait longtemps que je ne garde plus de leurs albums que des souvenirs d'ambiances, les mélodies se diluant chaque fois, au fil des écoutes, dans le trip mariachi. Je pourrais aussi bien relever que la voix de Joey Burns ne m'a jamais totalement convaincu, et que je le trouve bien plus pertinent en accompagnement de Murat que lorsqu'il prend le micro.

 

Mais la vérité c'est qu'en dépit de ces remarques d'ordre objectif, tout comme en dépit de la qualité de certains morceaux (ici 'Ballad of Cable Hogue', assez imparable dans le genre duo sexy, ou 'Service & Repair', catégorie folk-pop feutrée), le sentiment qui a toujours prédominé chez moi, à propos de Calexico, est celui d'une certaine superficialité. Impression qu'on essaie de me faire boire de la Despé en me faisant croire que c'est de la tequila. Que mon entrecôte tex-mex vient en fait du Buffalo Grill. Il m'a fallu des années pour formaliser cela, pour comprendre pourquoi je n'arrivais jamais à complètement aimer ce groupe, même lorsqu'il était objectivement évident que les morceaux étaient bons. Je ne trouve pas ça assez roots, et d'un autre côté lorsque Calexico s'aventure dans le post-rock, ça ne me branche pas plus que cela.

 

Alors Hot Rail est un bon album, j'en suis convaincu. Avec une atmosphère agréable et assez envoûtante (à écouter toutefois dans de bonnes conditions, là, en décembre et après une semaine de neige, ça le fait bizarrement moins). Mais un bon album dont je m'aperçois un peu plus à chaque écoute qu'il ne me parle pas, à moi qui pourtant ne suis pas le dernier à fantasmer sur le road-trip, les grandes étendues sauvages, Flaco Jiménez et l'americana. Ici se situe peut-être, d'ailleurs, le fin mot de l'histoire : tout ceci n'est que fantasme, qui jamais ne prend chair, qui jamais ne retrouve exactement la grâce d'un bon vieux Latin Playboys ou d'un norteño millésimé.

 

Thomas

 

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http://www.myspace.com/casadecalexico

 

Commentaires

Un groupe que je n'ai jamais compris...

Écrit par : lyle | 12/12/2010

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Tu fais pas d'effort non plus.
(moi je ne comprends pas pourquoi on réédite ce disque)

Écrit par : KMS | 12/12/2010

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Pourquoi ?
Pour faire un peu de fric non, comme toujours ?

Écrit par : lyle | 12/12/2010

pas tout à fait d'accord avec cet article, qui occulte une partie de la production de Calexico. Le problème est que l'aspect mariachi et mexicanos que tu décrits (et qui peut sembler effectivement redondant et un peu artificiel) occulte complètement les compos plus sombres, proches du dernier Lilium ou de Giant Sand.
Pour exemple, tu ne cites pas l'album Garden Ruin, qui a pourtant "apporté quelque chose au schmilblick". mais tout le monde l'a oublié... Calexico a quand meme sorti des disques en dehors de ses clous folkloriques. j'adore par exemple leur disque d'instrumentaux (Tool Box)

Écrit par : Xavier | 13/12/2010

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"qui occulte une partie de la production de Calexico"

Ouais enfin, c'est la réédition de Hot Rail, désolé hein ^^

Et d'ailleurs mon article ne l'occulte pas, cette partie de la production. Mais je ne l'aime pas plus, et la trouve toute aussi artificielle. J'ajouterai que :

- sur Hot Rail, ce n'est clairement pas cet aspect plus sombre qui prédomine

- on aura beau dire ce qu'on voudra de l'aspect mexicano, c'est quand même spécifiquement cet aspect qui fait que les gens connaissent et écoutent Calexico, et même qu'ils l'identifient. Sans le trip mariachi et l'esthétique qui va avec, personne ne connaîtrait ni même n'écouterait ce groupe. Alors ne viens pas me dire que c'est secondaire dans leur production, tout de même ;-)

Quant à Garden Ruin, je ne l'ai pas oublié, j'ai cet album, même... mais pas de bol, c'est sûrement celui du groupe que j'aime le moins. A part la pochette ^^

Écrit par : Thomas | 13/12/2010

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Mince, du coup j'ai oublié de répondre à KMS >>> je ne sais pas non plus, j'aurais préféré qu'ils rééditent Spoke... et je ne dis pas ça uniquement parce que c'est le seul que j'aime de bout en bout ^^

Écrit par : Thomas | 13/12/2010

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ne sois pas de mauvaise foi, la plus grosse partie de ton article (de "je dois reconnaitre" à "plus que cela") ne parle pas de Hot Rail mais de Calexico en général... quant à ne pas aimer la partie "sombre" de Calexico, je le comprend tout à fait, il n'empeche que les attaques viennent toujours sur le coté "western spaghetti".

"Sans le trip mariachi et l'esthétique qui va avec, personne ne connaîtrait ni même n'écouterait ce groupe" => tout à fait d'accord, l'intéret étant qu'ils attirent avec leurs trompettes mais proposent autre chose, et c'est dommage que tout le monde fasse l'impasse là dessus.

"ne viens pas me dire que c'est secondaire dans leur production" => je n'ai jamais dit ca, ce serait stupide...

enfin, si la voix de Joey Burns ne t'a jamais convaincu, c'est sur qu'on aura du mal à se mettre d'accord sur Calexico...

Écrit par : Xavier | 13/12/2010

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Je suis de mauvaise foi si je veux ^^

Écrit par : Thomas | 14/12/2010

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Les commentaires sont fermés.