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Sons of Frida - The Bulgarian LP

  

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Label : Autoprod

Sortie : 15/05/10

Format : CD / MP3

Disponible : Dans toutes les bonnes crêmeries

 

Parfois, on regrette de pas s'être lancé dans les chroniques en moins de 200 caractères. On se fendrait alors d'un "les Sons of Frida sont situés quelque part près du centre de gravité (déformation professionnelle) du triangle Fugazi-Sonic Youth-Mogwai et compensent en efficacité ce qui leur manque en originalité". On laisserait alors le lecteur regarder la note et se demander, en fonction de son intérêt pour le trio de groupes précités, si cela vaut le coup de leur laisser une chance. Mais on  ne fait pas comme ça, sur DLMDS... En plus ça ne serait pas rendre service au groupe vu que The Bulgarian LP est bien évidemment loin des chefs d'oeuvres de ces artistes (mais aussi nettement supérieur à leurs dernières purges...).

 

Alors on s'imagine bien raconter (oui, car toi, blogueur, tu aimes bien raconter ta vie à des inconnus) comment on est tombé par hasard sur le CD dans un des magasins d'une chaîne pas toujours très appréciée de pseudo-agitateurs, et qu'après quelques minutes d'écoute sur une des bornes prévues à cet effet (oui, car toi, blogueur, tu aimes bien tapoter des pieds au milieu d'inconnus avec un casque ridicule sur la tête), on a estimé que ce rock bien brutal faisait du bien entre une folkeuse / couineuse venue du froid et un octet instrumentalo-dépressif venu du Maryland (ou d'un quelconque autre état donc on comprend qu'il puisse être dépressif) et donc méritait l'investissement (fort modique au demeurant). Mais qui cela intéresserait-il ?

 

En désespoir de cause, on aurait pu se décider à faire dans le pseudo-poétique, le théâtral à l'extrême (le creux qui remplit des pages, soufle le mauvais esprit à ma droite) : "Fièvre. A chaque écoute la même sensation dévorante : la fièvre. Comme une transcendance qui viendrait me rappeler pourquoi j'écoute de l'indie-noise-shoegaze-lofi, pourquoi cela et pas autre chose, pourquoi à cette rhétorique particulière je reviens toujours. En boomerang ou en écho ? Peu importe puisque la transcendance est là, belle et forte comme ces femmes de mauvaise vie qui vous prennent, vous accompagnent durant toutes ces soirées où vous essayez d'écrire, en vain, perdu sur votre clavier et fumant cigarette sur cigarette, dans un cendrier forcément plein et avec un scotch pas loin d'ici. Oui. Elle était belle ma transcendance. Il était beau, cet album". Mais on ne serait pas sûr de comprendre ce qu'on dit.

 

Mais la grande question reste finalement : qu'est ce qui fait que The Bulgarian LP arrive à s'extraire de la masse des albums similaires mais pas à s'élever au dessus du niveau "disque sympathique". Et la réponse est loin d'être facile... La clarté et la précision des guitares (pourtant par moment bien trash) est un plus appréciable à une époque où bon nombre de groupes noise ont décidé qu'un son cracra était une preuve de qualité, mais l'on reste bien trop souvent, dans l'utilisation des répétitions ou des ruptures de rythme, dans le domaine du convenu et de l'attendu. Combien de fois, après un passage que l'on a vu venir à des kilomètres a-t-on eu envie de s'écrier "mais surprenez-nous un peu, bordel !". On a beau avoir droit à une intro façon math-rock ('The Street') ou à un morceau d'indie-rock suffisamment survolté ('Beefdealer') pour faire passer Mc Lusky pour des auteurs de berceuses, on reste dans le domaine du classique.

 

Au rayon des regrets, on notera la trop grande rareté du chant, pourtant fort agréable, étonnamment juste et bien placé pour un groupe de ce genre ; le côté bien trop sporadique de l'apparition des cuivres, alors que leur apport est parfois bluffant ; et surtout les - au moins - six minutes de trop du 'Cut The House' de conclusion, rappelant les pires heures du post-rock à la chaîne, alors qu'il se termine en délire mi-hardcore mi-balkanique mi-fanfare de foot particulièrement jouissif. Bref, un disque qu'on aimerait adorer, mais qui provoque malheureusement bien trop de soupirs de déception pour remporter une franche adhésion.

 

lyle (mais pas que)

 

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http://www.myspace.com/sonsoffrida

 

Commentaires

hey salut, merci pour c'te chronique, on essaiera de surprendre plus mais plus tard, alors ... on va jouer le 5 novembre au parvis de bagnolet, si ça intéresse des gens. a+ !

Écrit par : Ben | 25/10/2010

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On essaiera d'être là !

Écrit par : lyle | 26/10/2010

Les commentaires sont fermés.