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Josh Ritter + Timber Timbre, Paris, le Café de la Danse, le 10 septembre 2010

 

Durs les concerts un vendredi soir. Après une fatiguante semaine de travail (oui, après deux mois de vancances, on peut quand même être fatigué) et une longue marche à pied (soyons fou et profitons du beau soleil des dernières belles journées d'été en constatant que malgré la crise, les terrasses sont pleines), il va falloir que les artistes soient très convaincants pour nous sortir d'une certaine torpeur pré-week-end...

 

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On attend alors beaucoup de Timber Timbre dont le troisième album (éponyme comme il ne faut pas dire) avait durablement marqué nos oreilles. Taylor Kirk et ses deux acolytes ont l'air affreusement petits, immobiles au milieu de la pourtant pas si immense scène du Café de la Danse, à peine éclairés par quelques spots rouges qui ne bougeront pas tout le long de leur set. Si cet aspect figé semble de prime abord fort approprié à la musique, après quelques morceaux enchaînés, on se prend à rêver d'un peu de mouvement. Qui a cru bon de faire croire à des groupes que faire se succéder les morceaux sans interruption et en intercalant de longs passages instrumentaux par forcément très agréables était une bonne idée ? Certes, il n'est pas nécéssaire de se faire applaudire, de présenter longuement tous les titres, de faire participer le public ou de faire le guignol pour rendre un concert intéressant, mais un peu de vie est la bienvenue, surtout quand une musique aussi pesante conjuguée à la fatigue provoqueraient bien un petit somme que l'inconfort des sièges rend, heureusement (?) impossible. Au boût de quelques titres on revient néanmoins à un format plus classique (mais toujours aucune interaction avec le public), qui permet de profiter de ce grain de voix si particulier, à la fois chaud et sombre, et de cette musique, plutôt dépouillée, qui va chercher dans le folk, le blues, voire la country, en restant toujours crépusculaire. Comme un Woven Hand ou un Swans péquenaud. Mais si on avait un peu peur en écoutant l'album que ce soit chiant en concert, une telle performance, pourtant techniquement impeccable (mais bien longue, près d'une heure), nous aura malheureusement un peu conforté dans cette idée.

 

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Que les fans de Josh Ritter (et il y en avait quelques-uns hier soir dans un Café de la Danse tout juste honorablement garni) m'excusent mais ils ne sauront à la lecture de ces quelques lignes quels titres ont été joués (alors que les cris desdits fans laissèrent penser qu'il y a eu quelques "classiques" du monsieur). Ben oui, malgré de multiples tentatives à chaque fois que ce nom apparaissait quelque-part (assez souvent donc), mes contacts avec la musique du monsieur s'arrêtèrent par "ça a l'air gentillet, mais acheter un album ? Non merci !". Aussi quand il arriva seul sur scène, estimai-je mes chances de partir vite à 50% et celles de m'endormir à 40%. Le fait que j'aie assisté au concert jusqu'à sa dernière goutte dit finalement tout ce qu'il y a à en dire. Pourtant, il n'a pas une voix particulièrement notable ou agréable, et la musique, qui virevolte entre folk, country (pas toujours alt...) et americana, n'est pas d'une originalité folle mais d'un classicisme de bon aloi et d'une qualité certaine mais il a toutes les qualités qu'on attend d'un grand performer live. Un charisme naturel, et pas ce faux cool calculé que l'on trouve bien trop souvent, qui lui permet, non seulement de se mettre l'audience dans sa poche en quelques mots, mais provoque sa participation sans avoir rien demandé (il n'y a rien de pire qu'un type passant cinq minutes à vous expliquer ce qu'il faudra faire dans le prochian sing-along de 1mn30...). Une capacité à habiter une scène pourtant d'apparence bien trop grande pour lui. Une setlist impeccablement pensée, alternant morceaux de bravoure rythmées et passages plus intimistes introduits particulièrement finement. Enfin cette capacité de montrer à son public que l'on prend autant de plaisir que lui.

 

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Certes, tout ne fut pas parfait, le moment le moins plaisant restant le court passage laissé à sa femme Dawn Landes (qu'on avait pourtant beaucoup appréciée, seule, il y a une paire d'années) le temps d'un titre solo puis d'un duo, sans doute parce que l'ambiance ne collait pas au reste du show. Et puis sur une heure et demi, difficile de ne garder que des titres d'une même qualité. Mais jamais Josh Ritter ne se départit de son énergie, de sa bonhommie, de sa bonne humeur communicative et de son sens du spectacle, proposant à tous ceux qui étaient là un excellent moment, lançant parfaitement le Festival El Dorado. De quoi nous convaincre d'acheter ses disques ? Sans doute pas... par contre on réservera nos places pour son prochain passage parisien !

 

lyle

 

http://www.myspace.com/joshritter

http://www.myspace.com/timbertimbre

 

 

Commentaires

J'aurais aimé y être, le dernier album de Josh Ritter est vraiment superbe! (et ceux d'avant également)
J'avais bien aimé l'album de Timber Timbre également, mais pas sûr en effet que ça rende bien en live.

Écrit par : Erwan | 12/09/2010

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Eh bien décidément... nous voilà encore en désaccord total : Timber Timbre c'est beaucoup mieux en LIVE (grâce entre autres à la présence de Mika, la violoniste) J'ai assisté, vendredi dernier, à une prestation similaire du trio qu'à l'inverse de toi, j'ai trouvée SUPERBE ! J'ai presque envie de reprendre en commentaire ta chronique pour la contester point par point (l'éclairage, les intermèdes instrumentaux, l'humilité des musiciens...) Et si je faisais plutôt mon propre compte rendu sur mon blog ? Pas bête, hein ?

P.S. : hé Lyle, si tu veux "du mouvement, de l'interaction avec le public, etc." faut aller en boîte le vendredi :)

Écrit par : J-P. | 27/02/2011

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Une prestation similaire... comment peux-tu l'affirmer. Le Café de la Danse est un grand amphitéâtre froid (où on est horriblement mal assis) qui était peu approprié pour une telle performance (d'ailleurs reçue de façon très mitigée par le public, surtout comparée à l'ambiance après pour Ritter).

Dans une salle plus humaine, plus chaleureuse, le résultat n'aurait sans doute pas été le même. Tu noteras quand même que j'ai trouvé ça plutôt bon donc le désaccord n'est pas total :-)

Écrit par : lyle | 27/02/2011

Les commentaires sont fermés.