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Fuzzy Lights - Helm

 

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Label : Little Red Rabbit

Sortie : 07/06/10

Format : CD

Disponible : Import

 

La surconsommation de musique a cela de pernicieux qu'elle nous incite à digérer trop vite un disque ou un artiste pour laisser de la place aux myriades d'autres susceptibles de rejoindre notre platine, ne laissant souvent que vagues souvenirs et impressions aussi fugaces qu'imprécises, quand autrefois on dégustait un album jusqu'à en apprécier la substancielle moelle, parfois pendant des années. Passéisme ? Nostalgie d'un âge d'or bien plus virtuel que le dernier jeu en ligne à la mode. Sans aucun doute... pourtant combien d'albums appréciés mais vite enterrés dans un placard, avec une vague étiquette pour se souvenir de ce qu'ils sont ? Ou de ce qu'on a cru qu'ils étaient. Ainsi mon souvenir avait-il collé à A Distant Voice le premier album de Fuzzy Lights le post-it mental  "post-rock bien foutu et un peu rural mais pas transcendant" laissant trop peu de chance d'aller le déterrer dans sa bibliothèque mais juste suffisament pour s'intéresser au nouvel EP du groupe.

 

Mais il faut bien avouer que s'il n'avait été sur un de mes labels préférés, Little Red Rabbit où l'on trouve entre autres les indispensables ouvrages de Last harbour ou Anna Kashfi, je ne me serais sans doute pas acharné à me le procurer alors qu'il n'est malheureusement pas disponible par chez nous. Ce qui aurait été bien dommage, car non seulement Helm a totalement détruit les idées que je m'étais construit sur ses auteurs, mais encore se place-t-il parmi les tous meilleurs EP de l'année. Il faut dire qu'on a d'abord bien du mal à croire qu'il s'agit du même groupe. Et encore plus que cela fut écrit et mis en boîte en quatre petites journées au milieu de nulle-part pendant une pause au milieu de l'enregistrement de leur deuxième album. Le syndrome Bon Iver penseront certains... sauf qu'on est loin ici du barbu et de sa cabane au fond du jardin (il y va quand il en a besoin).

 

Oh certes, 'Black Diamond' est sans doute ce que le groupe a commis d'approchant le plus le folk buccolique tendance (très vaguement) médiévisante mais on est plus ici dans une ambiance froide et désolée, celle de ces campagnes isolées, battues par le vent mais superbes dans leur sauvagerie; très loin de ces forêts américaines de cartes postales dont on nous rebat les yeux et les oreilles. Et, du minimalisme électronique de 'Things we left behind' au drone de 'Burn with light', on retrouve cette mélancolie née de l'immensité de la nature, avec toujours trois grand constantes : une impression de pleinitude et d'aboutissement totalement impensable vu le temps de création; un violon d'une beauté renversante, tantôt réconfortant, tantôt déchirant; des voix saisissantes dont on ne comprend pas qu'elles furent utilisées aussi parcimonieusement auparavant. Et comment décrire la perfection d'un 'Aira' et de son dark-folk instrumental survolté...

 

Et ce quatre titres aura eu deux conséquences immédiates : faire ressortir et réévaluer un premier album, et rendre encore plus pressant le désir de mettre la main sur le tout récent Twin Feathers, lui aussi malheureusement disponible pour l'instant uniquement de l'autre côté de la Manche. Pour vérifier au plus vite que Fuzzy Lights fait bien partie des groupes les plus intéressants du moment et nous faire oublier son seul défaut, celui d'être bien trop court.

 

lyle

 

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http://www.myspace.com/fuzzylights
 

 

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