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Karaocake + Au revoir Simone, le Nouveau Casino, le 20 août 2010

 

L’été parisien devient à son tour aussi riche en concerts que les autres saisons. Autant dire qu’afficher complet devient une performance pour un concert payant un 20 août. Même au Nouveau casino, où je n’avais pas encore vu Au revoir Simone, qui viennent souvent ici mais en changeant de salle.

 

Pas folles, les trois new yorkaises se rendent bien compte que la salle met du temps à se dérider. Annie nous le dit franco, accusant la chaleur de la rendre elle aussi un brin lymphatique. Toujours la plus bavarde, elle nous ressort une blague enfantine déjà entendue au Trabendo. A vrai dire peu importe, on rit de la même manière parce que les ingrédients d’Au revoir Simone sont toujours là. Un vrai naturel, une simplicité dans leurs manières, bien éloigné des poses millimétrées des Dum dum girls.

L’essentiel du show reprend le dernier album, dont elles sont censées promouvoir le disque de remixes sorti au printemps (Night light). A un an d’intervalle peu de choses ont changé, mais ces remixes ont un peu influencé les versions qu’elles nous proposent. Un beat un peu plus lourd, quelques variations, peu de choses finalement, le plus grand changement est ce blond platine sur le crâne d’Erika. Leurs morceaux se suffisent à eux-mêmes. A chaque nouveau disque on commence par se dire « à quoi bon, ce sera encore la même chose ». Mais à chaque disque et chaque concert on s’incline devant la qualité des morceaux, leurs mélodies imparables, et puis ce son qui est devenu « leur » son. Ce mélange de claviers 80s et de chœurs façon girls band des années 60, sans être révolutionnaire, s’impose à la longue comme une vraie marque de fabrique, une identité.

 

Pour tout cela, pour leur gentillesse et leur plaisir de jouer à Paris, on pourrait les voir toutes les semaines sans se lasser. Heather est toujours aussi délicieuse quand elle prononce "images" avec son accent de je ne sais où ('All or nothing'), d’ailleurs on a toujours eu une préférence pour Heather. C’est toujours ça avec les groupes qu’on aime, on préfère Damon ou Graham, 3D ou Daddy G, Beth ou Brace… Ces trois là ne donnent pas l’impression de devoir sortir un jour de leur adolescence de conte de fée, du coup on a toujours 15 ans devant elles, l’âge auquel on se dit que si on fixe suffisamment celle qu’on préfère elle s’en apercevra et vous fera un clin d’œil complice. Effort tout métaphorique en l’occurrence, car on était coincé derrière un paquet de malotrus qui avaient le mauvais goût d’être horriblement grands.La seule surprise du concert aura été un rappel inédit, le délicieux 'the lucky one' demandé par un spectateur, suivi d’une reprise de Don Henley ('boys of summer') alors qu’on n’avait encore jamais entendu le trio dans cet exercice. La salle enfin réveillée applaudit à tout rompre.

 

Ce qui nous a fait venir nous enfermer un soir d’août étouffant, ce ne sont pourtant pas les américaines, qu’on voyait pour la 4e ou 5e fois. En revanche on était impatient de découvrir sur scène Karaocake, l’une des belles trouvailles de l’année. Un autre trio, emmené par Camille Chambon. On a tellement souligné çà et là la proximité sonore avec Au revoir Simone que les faire jouer ensemble s’imposait, mais au risque majeur de passer pour des ersatz. L’instant de vérité. Pour notre plus grand plaisir Camille, Domotic et Charlotte sampling ont confirmé le bien qu’on pensait d’eux.

 

Deux bonnes surprises dans ce set. D'abord son unité. On pouvait regretter sur l'album (Rows and stitches, pourtant très bon) des escapades loin de l'électro-pop, qui diluaient un rien le propos. Pas de ça ici, dans un set compact, resserré sur une demi-heure dense et tenue de bout en bout. De quoi mettre en valeur 'Bodies and minds', 'it doesn’t take a whole week', 'homeland inwards', qui sont décidément des morceaux de haute volée. Et puis il y a Domotic. Sans faire injure aux autres, son jeu de guitare et de basse, toujours impeccable, est un ingrédient indispensable sur scène. Soit dit en passant, même si Au revoir Simone n'utilisent pas que leurs clavier sur scène, c'est tout de même une différence notable. La présence constante de guitare montre bien que le projet de Camille s’est mué en véritable groupe, et qu’il dépasse la stricte définition de l’électro. De quoi se réjouir, et de quoi constater que derrière les incessantes comparaisons Karaocake construit seul au lieu d’habiter chez une copine. Camille, concentrée, joue les yeux fermés et donne une impression de timidité, d’ailleurs Karaocake suit son chemin sans la ramener, ce soir on a vu 6 excellents musiciens et aucun ego hypertrophié. Une prouesse, cerise sur le gâteau.

 

Si vous n’avez pas encore vos billets pour le 5 octobre au Point éphémère, il serait temps de vous grouiller, les bons plans ne restent pas inconnus bien longtemps.

 

arbobo

 

http://www.myspace.com/karaocake 

http://www.myspace.com/aurevoirsimone

 

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