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Big Audio Dynamite - This Is Big Audio Dynamite [extended Edition]

 

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Label : Strategic Marketing

Sortie : 26/04/10

Parution originale : octobre 1985

Format : 2CD

Disponible : Partout

Ce qui est bien avec le vieux rocker, c'est qu'il n'a peur de rien. C'est même à ça qu'on le reconnaît. Et si vous êtes un rocker qui nous lisez tout en n'étant pas tout à fait sûr d'être vieux, il existe un test très efficace qui fonctionne à tous les coups : ouvrez un album photo racorni, feuilletez-le... si l'envie vous prend de rappeler vos vieux copains avec qui vous aviez fait votre premier groupe, du moins les vivants, du moins les pas trop décrépits... c'est que pas de doute, vous êtes un vieux rocker.

 

Mick Jones a longtemps résisté à cette tentation, mais il est vrai que le refus obstiné de Strummer devant l'idée de reformer le Clash l'y a pas mal aidé. Réunis sur scène pour la première fois depuis des lustres peu avant la mort de l'icône punk, le duo a évité, grâce soit rendu à la Faucheuse, de tomber dans cet écueil et pourquoi pas de sortir Topper Headon de la naphtaline... c'est donc en toute logique que le seul et unique guitar-hero du punk envisagerait de reformer son second groupe, Big Audio Dynamite, dès qu'il aura fini de cachetonner chez Gorillaz (donc a priori l'an prochain). Franchement il y a de quoi rire lorsque l'on se souvient qu'au moment de son split, il y a une douzaine d'années, BAD (pour les intimes) n'intéressait quasiment plus personne et n'attirait guère que de vilains qualificatifs depuis une décennie au bas mot. Mais que voulez-vous ? Les vieux rockers sont obstinés, et le public s'ammassant à leurs concerts de reformation a la mémoire très, très courte.

 

Ce qui nous amène fort logiquement à la traditionnelle réédition en forme de teasing, en l'occurrence du premier album culte - ce qui tombe un peu sous le sens vue la médiocrité crasse de tout ce que le groupe publia après 1986. A l'écoute de l'inaugural 'Medicine Show', un drôle de choc s'abat sur l'auditeur (ou le chroniqueur n'écoutant jamais cet album, ce qui le cas échéant revient au même). Ce n'était donc pas une légende : Big Audio Dynamite peut réellement être considéré comme l'ancêtre de Gorillaz. Avait-on réellement envie de le savoir ? Pas sûr. De toute façon, cela n'a guère d'importance, les seuls autres commentaires pouvant raisonnablement être inspirés par This Is Big Audio Dynamite se limitant à "bouh ! que tout cela a mal vieilli" et autres "bouh ! que tout ceci est chiant". Quand on s'aperçoit qu'on a l'impression que ça dure depuis un bail alors qu'on est qu'au second morceau, ce n'est évidemment pas très bon signe.

 

Et pourtant ! Dieu sait qu'à l'époque on trouvait ça novateur. Ce mélange de rock, de dub, de reggae, cette espèce de fusion avant la lettre, tous ces samples... certains, dont les âmes reposent aujourd'hui en paix, y voyaient comme l'avenir du rock, voire de la musique toute entière. A méditer lorsque l'on écrit une chronique d'album. Il faudrait toujours ouvrir les guillemets et prendre une douzaine de pincettes avant d'écrire ce genre de chose. Sans quoi les générations futures nous regarderont de cet air désabusé qu'ont les ados quand ils sont trop polis pour traiter leurs parents de vieux cons (mais n'en pensent pas moins). Rien sur cet album ne mérite vraiment qu'on s'en souvienne, et rien hélas ne donne vraiment envie d'investir dans une double édition onéreuse principalement composée de remixes en guise de bonus. Dans le fond, ce grand chef-d'oeuvre n'était jamais que du Sandinista! râté, plus souvent soporifique que dansant (alors qu'il ambitionne a priori plutôt le contraire), et dont les huits morceaux semblent à eux seuls bien plus interminables que les dix-huit du classique des Clash. Il n'est jamais trop tard pour s'en apercevoir.

 

Thomas

 

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