Dans le mur... du son !

Label : Sacred Bones

Sortie : 26/04/10

Format : CD

Disponible : Import

Le projet Former Ghosts aura eu des conséquences diverses sur ses protagonistes. Alors que son instigateur Freddy Ruppert semble enfin capable de canaliser une créativité qui débordait dans This Song Is A Mess But So Am, Jamie Stewart nous a proposé un nouvel album de Xiu Xiu assez banal et généralement considéré comme un de ses plus faibles. Pour son retour sous le nom de Zola Jesus, Nika Roza Danilova a choisi le format court avec Stridulum un EP de 20 minutes qui vaut sacrément le détour.

Lançons tout de suite le grand mot : Siouxsie. Oui, Siouxsie, tant l'organe de la demoiselle rappelle des les premières secondes, aussi bien par son timbre que pas ses intonations, la grande dame de la fin des 70's et des 80's. D'ailleurs cette influence se ressent dans la musique, par son côté brut, direct, sans compromis ainsi que par une sûreté d'écriture étonnante au vu de son âge. On pourrait aussi par moment évoquer les Throwing Muses, autre groupe ayant bénéficié de la présence d'une personnalité féminine forte et au chant affirmé, en particulier sur 'I Can't Stand'. Mais attention, on n'est pas ici en face d'imitateurs serviles du passé comme il y en a tant en ce moment dans les bacs à se contenter de copier gentiment et proprement sans donner de sens à leur musique : si les six titres de Stridulum évoquent immanquablement certains artistes, ils restent indéniablement encrés dans leur époque, par les sonorités et les cris qu'ils expriment. On aura rarement été saisi par une perception aussi noire de notre quotidien.

Inspiré par un petit film de série B oublié de la fin des 70's, Stridulum bénéficie d'une production impeccable mais discrète mettant parfaitement en valeur les morceaux quand le côté lo-fi de ses disques précédents pouvaient irriter un peu (euphémisme pour rester gentil...). Ici le mélange de dark folk, d'électro, d'indus, de drone et de goth (nous parlons ici de celui des origines, hein, pas de la parodie actuelle) est parfaitement mis en valeur, chaque instrument étant clair et précis tandis que la voix... la voix... elle vous colle juste des frissons dans le dos. Et le plus surprenant c'est que, après avoir été dans un premier temps immédiatement charmé, on a une petite période de doute après une dizaine d'écoutes sur l'éventuel côté répétitif d'un album avant de se rendre compte qu'on a encore des tas de choses à découvrir quand on le remet en boucle sur la platine. Pas parfait, mais pas si loin...

lyle

http://www.myspace.com/zolajesus