Dans le mur... du son !

La date, à bien y repenser, ne devait rien au hasard.

En fait de concert, on passa une soirée étonnamment comique aux Trois baudets. La petite salle a été joliment rénovée, mais quand un ami nous rappelle les légendes qui ont foulé cette scène on se demande si c'est une bonne idée de faire peser une telle comparaison sur les artistes de ce soir.

Et pourtant, Twin Twin réussit à nous embarquer. Leur mélange de rap et de rock marche au super, et le trio occupe la scène avec habileté et humour (le mime des paroles par François est un passage de choix). Le beatboxer Patrick est d'une efficacité redoutable, et musicalement ça tient souvent bien la route. Les paroles sentent bon l'adolescence et son cocktail de fun et de spleen, mais par moment un peu plus de boulot ne serait pas de refus pour faire tomber les mots sur la métrique et pas au milieu de nulle part ('génération go fast' sent plus le brouillon que le produit fini). Le timbre un peu passepartout de Lorent Idir pourra facilement gagner un peu en épaisseur avec le boulot qu'il faut. Mention spéciale à ce 'By my side' déjà clippé, belle réussite douce-amère.

Malgré tout on était venu pour This is the hello monster. Comme prévu Gérald est seul en scène, est-ce pour compenser qu'il a transformé son set en spectacle drôlatique? Entre deux bavardages, histoire drôle, mise en scène de film de série Z, durant lesquelles il nous fait rire aux larmes, surgissent çà et là un ou deux morceaux. Noyés dans un spectacle second degré, la finesse mélodique et les ambiances épaisses de ses titres explosent en vol. On dirait un aquarelliste qui se produirait au milieu d'une bataille d'eau, on rigole mais on ressort avec une impression de gâchis collée aux zygomatiques.

Si vous aimez rire allez le voir, c'est meilleur que bien des spectacles de types "officiellement" comiques. En revanche si comme nous vous aimez son disque, qu'on vous recommande sans réserve, surtout épargnez-vous ce crève coeur. Car musicalement This is the hello monster n'a pas grand chose de comique, un peu second degré ok, mais c'est bien plus cinématographique et séduisant que ce qu'on a réussi à entendre ce soir là. Aux Trois baudets, il y avait au moins un pigeon.

arbobo

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