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Josh Rouse, le Café de la Danse, le 29 mars 2010

 

Il sera arrivé cinq ans trop tard le Josh Rouse, dans une vraie salle taillée pour lui. Certes il était venu en catimini à la Java il y a deux ans, pour la tournée de Country Mouse, City Mouse, mais il manquait la solennité d’une scène faite pour le raffinement de ses compositions. Le Café de la Danse s’annonçait on ne peut plus idéal. Et il le fut ; mais encore une fois, peut-être un peu trop tard. Il faut dire aussi que le timing n’est pas toujours le grand fort de Josh Rouse : alors que le revival rock bat son plein, il sort un Nashville d’americana pop grandiose, et à l’heure de la recherche d’hybridation des genres, s’enchaînent Subtitulo et El Turista aux influences classicistes ibériques. Mais c’est là qu’est tout son charme. Josh Rouse se fait discret, et envoie allégrement balader les usages et bonnes pratiques tout en restant humble.

 

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Il compose probablement comme il joue d’ailleurs. Que ce soit seul à chantonner l’accalmie de 'Sad Eyes', ou lors d’un bain de foule en communion sur 'Love Vibration', il demeure imperturbable, charmeur et charismatique. Ses chansons sont ainsi à son image : des compositions aux allures proprettes, sans jamais poser un rythme plus haut qu’un autre, cantonnant les arrangements à de simples accompagnements rehaussant le parfum naturel de ses œuvres. Il est vrai qu’avec son chant suave et délicat, il serait aisé de confier son monde à Rouse, tant l’on est convaincu de sa profonde sensibilité. C’est d’ailleurs face à un public assis – en tribune comme en fosse – et silencieux qu’il débutera son concert, accompagné d’un musicien, qui officiera au piano et à la guitare, laissant à Josh Rouse l’amplitude de la scène, armé de sa seule guitare.

 

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Ce calme de rigueur est valu par la qualité même des nouvelles chansons de Josh Rouse, rythmant cette première partie de concert. La qualité même de ces titres à forte influence hispanique provoqueront finalement aussi lisses qu’elles seront divinement bien interprétées. Sous ces allures de douce chaleur balnéaire se cachent néanmoins une flagrante carence qualitative, à l’image de ce que l’on sentait venir depuis Subtitulo. Malgré la maîtrise, les chansons se ressemblent mais ne s’assemblent pas toujours. Josh Rouse l’aura bien senti d’ailleurs, et ce ne sera que lorsqu’il se décidera à rompre sa propre organisation que la mécanique démarrera vraiment.

 

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Car même avec cinq ans de retard, Rouse demeurera toujours prisonnier de sa brillante première partie de carrière, où le jeune folkeux délivrait avec une simplicité déconcertante pop songs sophistiquée et hymnes romantiques rétro-modernes. En deux rappels intenses où s’enchaînèrent '1972', 'Sad Eyes', 'Love Vibration' et 'It’s The Nighttime', Josh Rouse aura imposé une conclusion fédératrice faisant lever toute une salle jusqu’alors cantonné dans une confortable session acoustique. Comme deux concerts en un, cette soirée aura été rythmée par une équinoxe provoquée par un artiste polymorphe et disponible, remettant son public au sein de son œuvre : bain de foule, requests, deuxième rappel. Josh Rouse ne gagnera probablement jamais la reconnaissance qu’il mérite, malgré la qualité intrinsèque délivrée à chaque album, malgré un public loyal et sincère ; peut-être est-ce toujours pour le mieux.

 

Josh Rouse fut beau. On l’aura attendu longtemps. Tout n’est qu’une question de timing.

 

Kris

 

http://www.myspace.com/joshrouse

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