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Elliott Smith - Roman Candle

 

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Label : Kill Rock Star

Sortie : 06/04/10

Parution originale : juillet 1994

Format : CD + LP

Disponible : Partout

Celui-ci fut une incroyable révélation pour un très petit nombre de gens. Le cadavre de Kurt Cobain était à peine froid que déjà le monde se cherchait de nouveaux héros écorchés et vifs, il voyait bien Buckley, il croyait en Beck... et voilà qu'Elliott Smith débarquait discrètement avec cet album renversant, mélancolie vissée au corps et look de poète beat qui aurait par mégarde grandi au milieu des ploucs du Texas. Certains le connaissaient déjà via le rock taciturne de Heatmiser (un label serait d'ailleurs bien inspiré d'en rééditer les trois albums). La plupart seraient amenés à le découvrir avec Roman Candle, premier opus solo crépusculaire et redoutable de fausse candeur.

 

D'une certaine manière, Roman Candle disait déjà tout de ce que serait la carrière du chanteur à la dégaine de Droopy. Un mélange d'affection et de spontanéité, de douleur sourde et d'étonnante fraîcheur. Enregistré sur un huit pistes dans l'appartement de sa petite amie, jamais prévu pour être vendu (si vous vous demandiez pourquoi quatre morceaux n'avaient pas de titre, voici la réponse), distribué ou même joué à des amis (Smith, dans son incroyable naïveté, voulait juste qu'on lui permette de le presser... comme si un directeur artistique pouvait laisser passer un tel génie !), il est malgré tout d'une beauté inimaginable dans une époque où les progrès technologiques n'avaient pas encore facilité le homemade. Son auteur aurait pu n'être qu'un singer-songwriter parmi des milliers d'autres. Mais son sens de l'arrangement irradiait déjà tellement ce petit disque sans prétention qu'il eût été impensable de le ranger dans une telle poubelle. Le moins peut le plus, et il suffit écouter la guitare virevoltante de 'Last Call' pour comprendre que Smith, bien avant d'être devenu le maître de l'harmonie pop que l'on connaît, était déjà sacrément au-dessus de la moyenne.

 

En fait, c'est flagrant sur la sublime 'No Name #1', Elliott était quasiment les Beatles à lui tout seul, Paul qui aurait fusionné avec Art pour devenir Mister Simon Garfunkel. Il était Jeff Buckley sans les vocalises, Pavement sans les dissonances, Tom Waits sans le calcul. Il était tous ces gens à la fois, mais jamais on ne sentait d'influence trop prégnante - à l'exact inverse de ses héritiers qui aujourd'hui le pastichent souvent jusqu'à l'écoeurement. A peine fini mais quasiment parfait, Roman Candle fait partie de ces albums miraculeux que tout amateur se doit d'avoir entendu au moins une fois. Mais est-il possible de ne l'entendre qu'une seule fois sans mourir d'envie d'y revenir ?

 

Thomas

 

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Commentaires

J'ai justement découvert l'album cette semaine.
Il fera quand même beaucoup mieux.
Tout ce qui fera de lui ce génie mélodique est encore en gestation, à l'état embryonnaire (No Name #3) et ce n'est pas qu'une question de qualité d'enregistrement.
ça se précisera quand même beaucoup plus dans l'écriture et l'interprétation avec l'album suivant, "Elliott Smith" avant le pic "Either Or".

Écrit par : Franck Z | 20/03/2010

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C'était peu ou prou mon avis il y a encore quelques jours... et puis en le réécoutant pour la première fois depuis des années j'ai été vraiment enthousiasmé, il y a dans ce disque un côté "album lo/fi ultime"... alors bien sûr, ce n'est pas Either/Or (mais aucun autre album de Smith n'est Either/Or), mais à tout prendre et après écoute intensive cette semaine, je ne suis pas sur de ne pas préférer Roman Candle à Elliott Smith.

Il offre aussi - par ailleurs - un trait d'union assez intéressant entre la période Heatmiser et la période solo (en fait il forme un genre de diptyque imaginaire avec le troisième Heatmiser, Mic Sons) ; c'est l'époque transitoire entre le gros rock plus ou moins grunge de son groupe et la délicatesse pop des ses classiques en solo. On l'entend bien sur "Last Call", qui a un côté très rock assez éloigné de ce pourquoi son auteur est connu...

Écrit par : Thomas | 21/03/2010

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Je crois que 'Roman Candle' est mon album préféré d'Elliott Smith (mais ça ne se joue pas à grand chose avec le s/t). Peut-être parce que je l'ai découvert avec ces deux là. Plus vraisemblablement parce que l'émotion s'en échappe d'une façon incroyablement simple et directe. Comme si effectivement il n'avait jamais imaginé que quelqu'un l'écouterait.

Écrit par : lyle | 21/03/2010

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C'est tout à fait ça, oui.

Écrit par : Thomas | 21/03/2010

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Comment ne pas mettre 10/10 à (presque) tous les albums d'Elliott Smith (tous sauf les albums posthumes en fait) ? À celui-là en tout cas, sublime au-delà des mots.
Bizarrement, j'ai toujours préféré ses deux premiers disques à Either/Or... Plus bruts, plus simples, plus spontanés (ce que tu expliques très bien dans ton texte) c'est sûrement pour ça...

Écrit par : Ska | 22/03/2010

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Une réédition est sortie?

Écrit par : Xavier | 22/03/2010

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Le 6.

C'est marqué ;-)

Écrit par : Thomas | 22/03/2010

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ah parce qu'en plus, il faut lire les petits trucs sous la photo ;)

Écrit par : Xvaier | 22/03/2010

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