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Interview : Berline

 

Après être sorti il y a quelques mois en digital (on vous en avait parlé ici), [Boa Club] le premier album de Berline vient d'arriver dans les bacs. Comme le duo est en concert en février, voilà une excellente occasion de leur poser quelques questions.

 

 

Bonjour. Pouvez-vous vous présenter à vos lecteurs ?

 

Bonjour je suis Barbee, chanteuse du « Boa club » de Berline. Et moi je suis Alice, l'autre moitié, avec ma guitare et mes machines.

 

Vous avez tous les deux pas mal bourlingué sur la scène musicale française. Pouvez-vous nous résumer vos carrières et nous raconter votre rencontre ?

 

Barbee:

On peut parler de carrière pour Alice, moi j'ai plutôt fait du tourisme jusque là! En fait j'étais d'abord guitariste dans un girls band, Lolamaï, on a tourné en Hongrie et dans les pays de l'est avec The Subtle Plague, un groupe indie culte de San Francisco proche de Sonic Youth. On a enregistré un morceau sur l'album des Frères Misères avec Mano Solo, qui nous a fait jouer en première partie de ses concerts dont le Bataclan. Mais Ana notre chanteuse est partie avec La Flor Del Fango, alors le groupe s'est arrêté et je suis partie accompagner Roméo, puis Louis (d’ailleurs sort ce mois ci son prochain album sur lequel je fais un featuring en tant que choriste…). Et puis j'ai décidé de chanter... J'ai eu la chance de croiser du beau monde, de vrais artistes...

 

Avec Alice on s'est croisé s$urement plein de fois sans se voir mais en connaissant l'existence l'un de l'autre, comme un fantasme… on avait les mêmes amis mais notre heure n'est arrivée que plus tard, par l'intermédiaire d'un ami musicien, Manu Sampaio... célébré d'ailleurs dans "Chanson en os ".

 

Alice:

Mon parcours ? Le parcours du combattant ! Je suis comme un mercenaire qui a accompagné beaucoup d'artistes, le sac et la guitare sur le dos, sur les 5 continents ! Et puis en 2004, une jolie brune sonne à ma porte! C'est Barbee! On parle de tout et de rien, et une bouteille de vodka plus tard, je sais que tout vient de changer et que je viens de trouver ma perle rare ! C'est l'alter ego et la voix que je cherchais depuis si longtemps, la certitude que tout est enfin possible. Voilà, Berline est né !

 

Pourquoi ce nom de Berline ?

 

C'est d'abord venu d'un texte, on trouvait que ça sonnait bien... et puis Berlin de Lou Reed est un de nos albums fétiches... Il y avait aussi Bashung avec son Osez Joséphine, à l'arrière des berlines... Tout ça nous allait bien. Et puis un groupe c'est l'aventure, c'est la route, quoi de mieux qu'une berline pour nous y emmener?

 

Et [Boa Club] ? Pourquoi ce titre d'album ? Et ces crochets ?

 

Boa club ça évoque l'Afrique et l'occident, la jungle et la danse, le rock et le dancefloor... Un peu de mon enfance dans le boa, un peu de l'adolescence d'Alice dans le Club! Les crochets c'est esthétique, visuel.

 

Votre musique oscille entre rock garage un peu rêche et new wave franchement dansante, ce qui peut sembler un peu incompatible. D'où vient ce mélange ?

 

De nos goûts ! On aime les 2, on avait envie d'être sous influence divine du dieu rock'n’roll mais aussi les possibilités de composer aujourd'hui nous permettaient de lui insuffler autre chose, d'aller ailleurs... On est en 2010, on n’écoute pas la même chose qu'en 77, ça influence forcément notre approche de la musique ... Et puis on est des fans d’Alan Vega et Suicide, Kas Product…

 

Quels sont objectifs quand vous écrivez une chanson ? Faire danser ? Provoquer des émotions ? Faire réfléchir ?

 

Sauver des vies comme le dit Daniel Darc dans notre bio !!! Comme la musique des autres a sauvé les nôtres.

 

Vos textes sont souvent assez sombres voire assez critiques envers les modes. C'est l'expérience qui parle ?

 

Je ne pense pas qu'ils soient sombres, à part quelques-uns comme 'Chanson en os' et en même temps il est très positif... ou 'Rosaline hôtel', ça oui c'est du vécu, un hommage à certaines de mes amies qui n'ont pas eu la vie très rose. Là où je suis un peu critique, c'est dans 'Bling bling', la consommation à outrance, l'asservissement de l'objet et de la marque ; en même temps je fais ça au 2ème degré mais je ne sais pas si tout le monde l'a saisi ! Je ne veux pas non plus me faire juge, je ne suis pas là pour ça... J'ai un avis et des opinions et comme j'ai aussi la parole... Je les donne à ma façon...

 

Alors que de plus en plus de groupes français choisissent de chanter en anglais, la plupart de vos textes sont en français. Pourquoi ce choix ?

 

Parce que la plus belle femme du monde chantait en français !!! Plus sérieusement parce qu'il y a déjà tellement de trucs bien en anglais ... et puis c'est ma langue, elle est belle et c'est la meilleure façon pour moi de m'exprimer, et puis je m'en fous un peu c'est ce qu'on a à raconter qui compte, peu importe dans quelle langue, c'est aussi ce que véhicule une voix qui est intéressant, après chacun interprète le texte comme il veut, comme il en a besoin... c'est pas une histoire de choix ni de cahiers des charges c'est beaucoup plus intuitif que ça la musique pour moi... et en même temps, montrer que c’est possible de faire du rock en français était très tentant. Et puis le propre de l’artiste est justement d’aller là où les autres ne vont pas…à mon sens… et puis j’aime autant Gainsbourg que Iggy Pop! Le plus important c’est le propos, l’attitude.

 

Quels sont selon vous les avantages et les difficultés à chanter du rock en français ?

 

Je ne me pose pas la question, je chante, les difficultés ne sont pas là. L’avantage c’est que pour l’instant je chante en France et que les gens me comprennent et vu que j’ai des choses à leur dire c’est mieux.

 

Certains de vos textes sont pour le moins... suggestifs. Le besoin de provoquer ou quelque chose de naturel entre vous deux ?

 

Les 2 mon général !! Non la provoc ne passe plus par là, ou alors cela veut dire que l'on est toujours dans une société très conventionnelle... Par contre le fait que nous vivions ensemble influence les textes c’est évident, je parle aussi de nous et donc c’est naturel. Quand Gainsbourg écrit « je t’aime moi non plus », c’est parce qu’il est fou amoureux de Bardot, c’est ça le plus important, c’est pour ça que ça touche les gens, après que ça choque tant mieux et pourquoi pas.

 

Parmi les duos garçon/fille suivants, quels sont ceux dont vous vous sentez proches et pourquoi : Gainsbourg et Birkin - Eli et Jacno - The White Stripes – The Kills – The Dresden Dolls ?

 

The Kills définitivement... Parce qu'ils ont un son blues et moderne à la fois ce qui est très rare, qu'ils sont sulfureux et beaux, qu'ils nous font rêver, qu'ils ont su réinventer le rock... Elli et Jacno aussi, d’ailleurs ils ont chanté en français sans se prendre la tête et c’était très sexy. J’aime bien les groupes français de cette époque comme Taxi Girl. On se sent proche d’eux. Gainsbourg et Birkin évidemment pour leur liberté, leur amour et leur insolence. Par contre pas du tout les White Stripes... Et je ne connais pas the Dresden Dolls mais je vais aller écouter!

 

Votre album est sorti en digital plus de 6 mois avant la sortie « physique ». Est-ce selon vous une évolution logique de l'industrie musicale ou juste une nouvelle façon de faire connaître les nouveaux groupes ?

 

Je pense les 2, de toute façon le physique risque de disparaître... alors on développe le numérique et puis le numérique permet de développer un groupe qui n'est pas connu sans faire trop de frais de fabrication…

 

Croyez-vous en la disparition des supports habituels (vinyle, CD) pour la diffusion de la musique ?

 

J’en ai peur... Pourtant j'aime l'objet tout autant que la musique! Je suis contente d'avoir un cd de mon groupe et j'aimerais encore plus un vinyle !!! Ca se prête, ça se touche, ça se casse, ça se vole, ça se perd... Et puis ça peut servir à autre chose…

 

L'importance de plus en plus grande du support digital pose la question du téléchargement illégal. Quel est votre point de vue sur la question ?

 

C'est sûr, si on avait vendu plein de disques on pourrait se payer le luxe de dire qu'on est content qu'on nous télécharge illégalement !!! Mais ce n'est pas le cas !!! C’est très dur de sortir un disque aujourd'hui et ça n'arrange pas les choses... Mais le pire c'est pour les gosses, ils n’écoutent que des singles, ils ne sauront bientôt plus ce qu'est un album... Tout va trop vite. Une chanson, il faut l'écouter plusieurs fois pour l'aimer... Là, il y en a tellement d'autres à télécharger qu'on zappe peut être trop vite ! Mais c'est l'époque, il faut vivre avec !

 

Trois bonnes raisons d'acheter votre album ?

 

Eh bien justement, c’est un album avec plein de bonnes chansons et pas seulement un single et du remplissage, c’est une histoire de notre époque en 42 minutes avec beaucoup d’humour… C’est rock’n'roll, c’est rock’n'roll, c’est rock’n'ROLL !!!!

 

Trois bonnes raisons d'aller vous voir en concert ?

 

C’est encore plus rock’n roll !!! Il y a des morceaux qui ne sont pas sur le disque, c'est beaucoup plus... fou !

 

 

Berline sera en concert le 12 février au Showcase à Paris, le 22 février à l'International à Paris, le 25 février au Café Truc à Nantes, le 26 février au Mas Thélème à La Varenne et le 27 février à la Poudrière de Rochefort sur Mer.

 

http://www.myspace.com/berlineband

 

Commentaires

Excellent Berline !
Merci pour cette interview. Je suis bien content de l'avoir trouvé ;-) !

Écrit par : MusicMan | 27/06/2010

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