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Sufjan Stevens - The BQE

 

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Label : Asthmatic Kitty

Sortie : 20/10/09

Format : CD + DVD / LP

Disponible : Partout

"'Those who can, built.' Robert Moses* famously said. 'Those who can't, criticize.' I'd like to do a little of both."

 

Sollicité par la Brooklyn Academy of Music (BAM) il y a deux ans pour célébrer les 25 ans de la BQE, Brooklyn-Queens Expressway, Sufjan Stevens a décidé d'en faire un projet multimédia, un spectacle joué trois soirs de suite mélangeant un film tourné en 16mm et Super 8, sa bande-son interprétée en direct par la BAM et lui-même ainsi que des danseuses de hula hoop sur la scène. Comme on sait que le garçon a du mal à ne pas partager ses différents projets avec les autres (les albums de Noël sortis en coffret en 2006 par exemple), The BQE arrive jusqu'à nous deux ans plus tard sous la forme d'un film, de sa bande-son et de pas mal d'autres trucs plus ou moins indispensables (une BD avec le vinyle, des images 3D illisibles sans l'objet adéquat pour les voir).

 

Comme Sufjan Stevens le dit dans le (long) texte d'introduction présent dans le livret, le tout est inspiré et construit autour de la BQE, et l'on sent que cette autoroute lui évoque des sentiments de colère, de fascination, de dégoût et d'admiration, qui se mêlent pour donner ce film où, suivant ses différentes impressions, les images et la musique seront soit en parfaite adéquation soit en opposition totale. Ainsi le film s'ouvre sur une vue de la baie de New-York, avec les vieux immeubles de Brooklyn dans le fond et des bateaux qui passent et disparaissent de l'écran splitté en trois parties. En fond sonore un grondement monte en puissance jusqu'à l'assourdissement, alors que l'on distingue petit à petit les voitures sur la BQE qui longent la baie et passent près des immeubles. Puis sur un piano triste, des immeubles gris, des travaux, on est loin du New-York de carte postale que l'on connaît de ce côté de l'Atlantique (impression renforcée par le grain du super 8). Les hoopers sont assez rares finalement, seulement présentes sur quelques interludes, notamment le premier, accompagnées par les choeurs avant qu'une montée symphonique amène le retour des voitures. On est alors vraiment en plein sur la BQE, et dans le début du grand mouvement qui constitue le coeur de l'album (et la moitié des 40 minutes du disque). Appelons ça une symphonie puisqu'il faut bien lui trouver un nom, avec des motifs que l'on retrouvait sur certains titres de Illinoise ('Chicago') et des instruments classiques (cuivres, vents, cordes et Sufjan Stevens au piano). Ou une symphonie moderne puisque le mouvement IV est électronique, et détermine le point à partir duquel le film est fortement déconseillé aux épileptiques. Images accélérées genre jeu vidéo (Need for Speed), effets de fusion et de miroir entre les différentes parties de l'écran, phares dans la nuit, c'est à une explosion des sens à laquelle on assiste. Une explosion qui se termine en feu d'artifice sur le mouvement VII, au sens figuré d'abord avec les phares, néons, cerceaux lumineux, puis littéral finalement. Après ça le générique de fin calme le jeu, mais n'appuyez pas de suite sur stop et patientez quelques secondes après un écran noir pour découvrir deux chapitres bonus absent du CD, avec un premier titre assez expérimental à base de percussions, de bidouilles électro et de piano et un second titre bonus où l'on entend enfin la voix de Sufjan, accompagnée de magnifiques choeurs féminins et d'une harpe.

 

Même si The BQE n'est sans doute pas l'album que l'on attendait de la part du petit génie américain (celui-ci devrait voir le jour en 2010) (on y croit!), cet album et le film qui l'accompagne constituent un projet intéressant, à condition qu'on le prenne dans son ensemble. Car si la musique peut être appréciée isolément, elle ne prend tout son sens qu'après avoir vu le film.

 

"Go ahead. Give it a try. Be the hoop."

 

*l'architecte responsable de la construction de la BQE

 

Erwan

 

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Commentaires

A chaque sortie d'un nouveau Sufjan Stevens je me replonge dans les anciens. En vrai je fais ça pour beaucoup d'artistes, mais encore plus avec la discographie de Sufjan. J'adore The BQE, c'était un pari et avec simplicité et honnêteté il réussit.

Écrit par : Cécile | 25/08/2010

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