Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

 

The Hillfields - It'll never be the same again

 

hillfields.jpg

Label : Underused

Sortie : 05/10/09

Format : CD / MP3

Disponible : Import

Chaque fois que It'll never be the same again se retrouve sur la platine, c'est peu comme s'il y avait une distorsion de l'espace-temps et une question (purement rhétorique, je sais encore lire un copyright sur un CD) revient : "quand a été publié ce disque ?"

Pourtant ces dix dernières années n'ont pas été pauvres en groupes pillant sans vergogne la fin des années 70 et les années 80 mais si tout auditeur pas né de la dernière pluie reconnaîtra immédiatement les influences de groupes comme Interpol ou (hasard des sorties et des chroniques) The Pains of Being Pure at Heart, il ne doutera pas un seul instant de leur appartenance à leur époque. Si ces groupes ont repris (pas loin du plagiat pour certains...) un esthétisme vieux de plus de 20 ans, ce n'est absolument pas le cas au niveau du contenu.

 

Et c'est là qu'interviennent The Hillfields. Si au fil des morceaux viennent à l'esprit des noms aussi divers que The Field Mice, Echo & The Bunnymen, The La's, the Smiths ou the House of Love, ce n'est pas tant à cause d'une quelconque ressemblance formelle que par la création d'une ambiance similaire : le vernis de petites chansons pop légères éclate vite pour laisser un sentiment diffus de mélancolie, de spleen, de mal être, qui me saisit souvent à l'écoute de disques venant d'années 80 pas franchement joyeuses chez nos amis anglais mais que l'on ne retrouve pas dans la production contemporaine.

 

Est-ce dû à la voix de Rob Boyd, claire et profonde, dont le phrasé rappelle sur les morceaux les plus calmes Morrissey (sans les tics) et qui à elle seule suffit à poser un léger voile sombre ? A l'utilisation habile sur quelques morceaux (entre autres 'Afterburn' ou '1953') de guitares shoegaze, posées délicatement et à petites touches sur les mélodies pour renforcer l'impression de grisaille ? A la présence derrière les manettes pendant l'enregistrement de Simon Trought dont le groupe Tompaulin était lui aussi habitué à mélanger pop un peu twee avec un côté noir et urbain ? Un peu de tout ça, sans doute, mais c'est avant tout par la capacité du groupe à écrire des chansons un peu surannées sans être nostalgiques, entraînantes sans être joyeuses, teintées de mélancolie sans sombrer dans le pathos.

 

Après tous ces compliments, le lecteur qui s'est déjà précipité vers la note s'étonnera. Oui mais voilà, si ce disque est plein de qualités, il n'en a pas moins quelques défauts qui empêchent une adhésion totale. Si le groupe excelle sur les tempos les plus lents (l'enchaînement 'Haul'-'Winsome / lostit' est magnifique, 'Postcard from home' conclut l'album en beauté) il n'arrive pas tout à fait à convaincre sur les morceaux les plus enlevés, incapables de s'incruster dans votre cerveau et donc de se hisser au niveau de classiques. Ne cherchez pas de 'There she goes' ou de 'Shine' (oui, d'accord, c'est très haut comme exigence quand même), enfin bref de morceaux immédiatement mémorables qui éleveraient l'album à un autre niveau. 'Spoon' ou 'Medicated', par exemple, se laissent facilement chantonner sur le moment mais sont oubliés immédiatement après.

 

C'est donc en membre d'une longue lignée d'artisans d'une pop britannique classieuse et nuancée que The Hillfields nous proposent un disque qui sort vraiment de l'ordinaire au milieu de la production actuelle. Alors, n'hésitez pas à vous y plonger, c'est très rafraîchissant.

 

lyle

 

jauge7.jpg

 

 

 

 

 

 

http://www.myspace.com/thehillfields

Les commentaires sont fermés.