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Anna Ternheim le 23 septembre 2009 à l'Alhambra

 

Dire d’un concert qu’il était « pas mauvais », n’est-ce pas un peu en dire du mal ?

 

Passons direct au bilan : une soirée agréable, un son de bonne qualité, une salle toujours aussi confortable, mais une artiste principale oubliable, et un public pas suffisamment nombreux (mais à la réflexion on le comprend).

 

Anna Ternheim offre un curieux mélange de Suzanne Vega (mais pas dans son meilleur jour) et de… Dido. Un joli lyrisme calibré RFM, de la musique pour embouteillages en somme, histoire de tuer le temps. Pas très bavarde mais plutôt sympa, la grande suédoise s’était entourée d’un guitariste et d’un contrebassiste, se réservant une alternance de piano et guitare.

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Moins agaçante que Frida Hyvonen, Ternheim est aussi moins originale, dans un registre de pop vaguement cabaret (des Vaya con dios scandinaves ?). Le concert était bien interprété, les arrangements sont bons, la contrebasse résonne avec une belle rondeur… mais. Dès qu’on dit du bien cette musicienne, ce ne pourra être que pour annoncer un « mais ».

 

Que les morceaux donnent tous l’impression d’avoir été entendus cent fois n’est pas le fond du problème, on en connaît qui réussissent à être bluffants malgré tout. Tout ça n’est que par trop joli, par opposition à beau, fort, touchant, etc. tout manque de profondeur, d’engagement, c’est de l’artisanat pépère réalisé comme on vendrait des paréos sur la plage, avec le sourire mais sans y mettre de soi-même. Bonne musicienne et compositrice inspirée ne sont décidément pas synonymes, pas plus que joli grain de voix et interprétation forte (d’ailleurs plus sa voix est nue et plus elle est belle). On bat la mesure, on profite d’un moment qui sera oublié dès qu’on aura rejoint la chaussée.

 

Paradoxalement, c’est dans ses reprises qu’elle devient intéressante –mais sans génie- alors que l’exercice n’a rien de facile. 'Fly me to the moon', 'China girl', ne font pas d’ombre à leurs créateurs mais ont le mérite de témoigner d’une certaine recherche. On en a plus dans ces deux titres que dans tout le reste du répertoire du soir.

 

Le salut est donc venu de la première partie.
Le duo Every man has your voice est venu en compagnie d’Andrea Perdue, chanteuse américaine qu’ils ont rencontrée sous nos yeux lors d’un concert privé.

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On les a déjà vus et aimés séparément, et d’emblée l’entente saute aux yeux. Très acoustique, leur concert remplit pourtant l’espace, même lorsqu’ils s’éloignent des micros pour faire un titre au bord de la scène. A ce moment là nous sommes définitivement dans leur poche. Non pas qu’ils soient roublards, ni excessivement sûrs d’eux, mais quand on a leur talent et qu’on est investis à ce point, le public suit. Les cris de plaisir qui couvrent les applaudissements fusent à chaque titre, jusqu’à ce final brillant débordant de testostérone.

 

Everyman has your voice allie une technique imbattable à des morceaux subtils. Un mélange de richesse harmonique, mélodique, et de modestie dans la manière. On leur souhaite un avenir aussi radieux que, au hasard, un Bon Iver.
Les titres de leur premier EP sont toujours aussi beaux, mais on découvre, sur cette scène plus grande que celles dont ils ont l’habitude, des inédits. C’est qu’un nouvel EP est sur le point de sortir, et le public de l’Alhambra sera certainement plus nombreux à guetter cette sortie qu’à se faire dédicacer ceux de la suédoise.

 

arbobo

 

http://www.myspace.com/annaternheim
http://www.myspace.com/emhyv

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