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Muse - The Resistance

 

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Label : Warner

Sortie : 14/09/09

Format : CD / LP

Disponible : Partout

Dans le mur... du son ! pouvait-il décemment s'abstenir de faire un billet sur l'album le plus attendu de ce mois de septembre (et sans doute même de l'automne même s'il est sorti 10 jours avant son arrivée officielle) ? Oui, s'il on considère que l'on a déjà parlé de The Resistance partout (trop dirait certains) et que tout le monde a sans doute déjà son opinion sur un album destiné à être n°1 à travers le monde. Non, si DLMDS est un site sérieux et soucieux de donner son avis dans un débat assez chaud entre fans enthousiastes, presse partagée entre aplaudissements nourris (Kerrang, DiS) et réserve (Pitchfork, NME), et une blogosphère globalement réfractaire voire moqueuse. Après avoir envisagé une chronique croisée, abandonnée faute de combattants, je décide de m'y coller d'autant que, jusqu'à Black Holes and Revelations, j'avais toujours eu une certaine bienveillance pour Muse.

 

Première écoute... Ce disque a été comparé au pire de Queen (mais n'est-ce pas un pléonasme?) et il y a effectivement quelque chose de cela, en particulier dans 'United States of Eurasia'. Il a été accusé d'être bouffi de prétention, pompeux voir pompier (d'un autre côté, il y a du bon chez ces tant décriés peintres pompiers de la fin du XIX°) et en effet, certains passages sont des boursouflures assez risibles. On s'est aussi beaucoup gaussé de la réutilisation aussi inutile que vaine de passages du répertoire classique et l'on ne comprend pas bien ce que cela vient faire là (à part éventuellement inciter les fans qui lisent religieusement la pochette à aller écouter de la "grande musique"). Pourtant tout du long, je n'ai jamais eu l'impression que The Resistance tombait dans un ridicule dont les premières notes de synthé d'un 'Uprising' lorgnant vers Depeche Mode (influence qu'on retrouve d'ailleurs sur 'Undisclosed Desires') avaient pourtant plus qu'entrouvert les portes.

 

Je m'apprête à ranger le CD (oui oui, j'ai fait mon devoir de citoyen responsable (crétin?) et acheté l'objet) quand ma conscience (si si si) m'invite à m'interroger sur les différentes réactions qu'il a réussi à provoquer sur une certaine dame, fan de Kulture mais un peu moins de musique, qui l'a découvert, de fait, en même temps que moi. "C'est sympa ça ! Qu'est ce que c'est ?" (réaction assez rare quand je mets un disque). "Le nouveau Muse. Les potes en ont dit du mal partout." "Eh bien les copines bloggeuses, elles, ont adoré et moi j'aime bien." 20 minutes plus tard : "Dis, tu me le prêteras pour la voiture, c'est vachement bien!" (elle et sa passion des vaches...) Comment ce disque, a priori insignifiant dans l'histoire de la musique (et aux oreilles de votre humble serviteur), peut-il provoquer des réactions aussi diverses, allant du mépris à la passion, en passant par l'indifférence, la moquerie, l'admiration... ?

 

Après plusieurs écoutes, j'avoue ne toujours pas être beaucoup plus avancé ! Certes la voix de Matt Bellamy a bien progressé depuis ses débuts. Fini le côté chevrotant et désagréable des premiers disques, elle a désormais gagné en sûreté et en chaleur, même s'il sombre encore de temps en temps dans les effets pourris qui ont toujours donné envie de lui donner des baffes. Oui, il y a de beaux passages de guitares, parfois même brillants, et c'est plutôt d'habitude le genre de chose qui fait fuir ceux qui s'enthousiasment pour ce disque. D'accord il y a quelques beaux passages mélodiques, certes un peu faciles voire raccoleurs (mais Muse a toujours eu cette tendance) mais auxquels il est difficile de résister. Mais suis-je le seul à en avoir marre de ces synthés 80's qui semble envahir 80% (oui j'exagère, et alors) des grosses productions actuelles ? Et de ces orchestrations symphoniques qui semblent juste chercher à cacher les passages les plus faibles ?

 

Il me semble inutile de parler des différents titres de cet album (d'autres l'ont fait mieux que je ne saurais le faire de toute façon), vu qu'il n'y a ni les ruptures de ton qu'on pouvait trouver dans 'Showbiz' ni les singles évidents qui rehaussaient Origin of Symmetry et Absolution, albums plutôt moyens mais parsemés de rares fulgurances. Plutôt une lente progression, comme un opéra-rock (j'espère ne pas donner l'idée d'un Muse-The Musical à un certain Kamel O...) qui aboutit logiquement à la trilogie 'Exogenesis : Symphony'. On peut repprocher beaucoup de choses à ce disque, et en particulier la prétention (ainsi que le fait de rendre le piano encore plus insupportable que chez Keane et de donner envie de détruire tout exemplaire de clarinette basse à l'écoute de 'I belong to you') mais sûrement pas d'avoir créé un album incohérent : je serais bien en peine de citer et encore moins d'être capable de chantonner la moindre chanson alors qu'il y a plein de petits morceaux de bravoure qu'on remarque pendant l'écoute.

 

Alors la question se pose : Muse ne serait-il pas le groupe ultime de musique indé pour les personnes qui n'aiment pas/ne connaissent pas la musique indé ? Un groupe qui aurait réussi la synthèse ultime entre pop commerciale, rock indé et vulgarisation de musique classique (hello, M. Rieu) ? Le truc que les gens qui ne passent pas leur vie à écouter de la musique entendront avec plaisir à la radio et mettront de temps en temps dans leur voiture ? Définitivement les Queen du vingt-et-unième siècle donc...

Personnellement, je l'aime bien cet album (contrairement à un Black Holes and Revelations de sinistre mémoire), comme j'aime bien de temps en temps manger une pâtisserie pleine de crème. Trop sucré, un peu écoeurant, parfois un peu indigeste mais à petite doses... on y prend un plaisir coupable en pensant aux calories !

 

 lyle

 

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http://www.myspace.com/muse

 

PS : j'invite tous les membres de la rédaction en désaccord avec ce billet (tous les membres de la rédaction donc...) à donner leur avis dans les commentaires...

Commentaires

Très bon papier dont cependant quelques réflexions me laissent un peu perplexe, dans la mesure où elles s'appliqueraient aussi bien à Britney Spears ou Rihanna... vénérées par des millions de gens et exécrées par les esthètes... enfin je ne vois pas trop en quoi Muse, le fait que La Dame et ses copines l'aiment, que les blogueurs le méprisent ou qu'il soit numéro 1 partout... diffère des milliers de numéro 1 que j'aie pu voir dans ma vie...

Alors à moins que tu aies voulu faire d'une pierre deux coups et essayer de conceptualiser l'écart critique / grand public en quelques lignes... je ne vois pas trop où tu en veux venir, d'autant que si tel était le cas, tu n'irais pas jusqu'à écrire "Muse ne serait-il pas le groupe ultime de musique indé pour les personnes qui n'aiment pas/ne connaissent pas la musique indé ?"... alors que Muse n'est plus indé depuis longtemps, c'est juste le plus gros groupe de stade de sa génération, appréciable par bien des aspects... mais bon, l'indépendance de Muse, on m'excusera de ne pas trop voir où elle se situe, que ce soit musicalement ou dans l'attitude...

Musicalement justement... j'ai trouvé cet album vraiment très, très mauvais. Déjà, j'ai eu un mal de chien à l'écouter en entier, j'ai abandonné, je n'y suis revenu qu'après que des "amis" m'aient dit que la symphonie en fin d'album était incroyable, géniale, l'oeuvre de toute une vie... bon, j'étais moyennement convaincu, mais j'ai quand même été voir. Eh bien honnêtement, j'ai été sur le cul. Oser appeler ça une "symphonie"... ça en dit long sur l'inculture classique de nos contemporains, et c'est en tout une insulte à tous les compositeurs classiques, c'est juste un morceau binaire basique se donnant un genres et des manières, affecté et sans le début de commencement d'authenticité qui aurait pu le sauver.

Le problème de cet album, c'est qu'il est bourrin et vulgaire à un point qu'on ne saurait imaginer et qu'en parallèle, il n'a même plus les qualités habituelles de Muse (notamment son talent pour les singles fulgurants). Tout y semble grotesque et vulgaire... et odieusement mainstream, même, au sens où il n'y a là-dedans rien susceptible d'être sauvé par un esthète un tant soit peu sérieux, on jurerait que le groupe s'est appliqué à concentrer dans un même album tout ce que les gens sérieux détestent en matière du rock, du classique mal (très mal !) digéré ou errances prog en passant le pseudo titre r'n'b ou les synthés en carton à faire passer Spandau Ballet pour des génies... pour moi c'est une espèce de B.O. de mes cauchemars, ce disque, non seulement le plus mauvais que j'ai entendu cette année... mais sûrement le plus mauvais disque que j'ai entendu depuis très longtemps...

Écrit par : Thomas | 21/09/2009

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Bah voilà ta chronique est faite Thomas!
Pour ma part je n'ai pas de temps à perdre avec une horreur pareille, la première minute du single m'a achevée et dissuadée d'aller plus loin.

Écrit par : Erwan | 21/09/2009

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Pas grand chose à ajouter à ce qu'a dit Thomas, cet album est un concentré de mauvais goût consensuel et vulgaire sous couvert de caution classico-culturelle d'un prétentieux et d'une vanité insondable.
Une des pires bouses de la décennie. Je suppose que dans le prochain ils feront un duo avec une cantatrice sur le retour à moins qu'ils ne décident de sortir Kimera de sa retraite si elle y est (je ne suis pas aprticumièrement sa carrière il faut dire...).

Écrit par : KMS | 21/09/2009

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(je voulais dire particulièrement)(plutôt que aprticumièrement)

Écrit par : KMS | 21/09/2009

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Kimera mais où se cache t elle ??
j'en suis sur le cul que KMS connaisse cette horreur là d'ailleurs

Écrit par : dragibus | 24/09/2009

@Thom : Une différence avec les milliers d'autres numéro 1 (en particulier ceux que tu cites) est quand même comme tu le dis toi-même l'absence de "singles fulgurants". Quant à dire que Muse n'est plus indé... vaste débat. Contrairement à Coldplay ou Oasis, autres groupes de stades contemporains, il est toujours dans les rayons indés de tous les disquaires, et si tu fais un sondage auprès d'auditeurs de musique lambda pour leur demander dans quelle catégorie classer Muse, ils répondront sans doute majoritairement rock indé (oui, je sais, ce n'est pas une preuve).

@Thom et KMS : oui, l'album est vulgaire, prétentieux... d'ailleurs je l'ai reconnu dans l'article, et ma première écoute aurait pu être la dernière. Mais il y a un côté sympathique dans cette vulgarité exubérante et assumée, un peu comme dans ces églises rococo de campagnes où les artistes locaux ont multiplié les stucs, dorures et angelots sans aucun goût ni mesure. Le puriste et l'esthète crieront à l'horreur mais...
Quant à trouver le groupe "odieusement mainstream" ou "consensuel", je trouve cela étonnant tant ce disque est loin du reste de la production habituellement présente dans les rayons de supermarchés.

Écrit par : lyle | 21/09/2009

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Il y a méprise sur mes propos... quand je dis "fulgurant", je parle au sens qualitatif, pas en terme de potentiel commercial, ce n'est pas du tout la même chose à mon sens. Pour prendre l'exemple de Muse justement, "Muscle Museum" n'a rien d'un single fulgurant, mais son potentiel commercial a été habilement travaillé par le label (rappelons-le). Parce que bon... si tu parles de non accessibilité, ça n'a rien de très original, Radiohead a trusté les charts avec un album (Kid A) autrement plus abrupte et complexe que The Resistance... qui est d'ailleurs loin d'être aussi complexe qu'on le prétend aussi ou là...

Après je ne suis pas d'accord sur le côté sympathique. Je ne vois rien de sympathique chez l'imbuvable Bellamy, et même à l'époque où je trouvais que le groupe était au-dessus de la moyenne, je ne lui trouvais rien de sympathique. Queen est sympathique, recèle une part non négligeable de second degré, a des membres qui sont individus attachants... absolument pas Muse, antipathique et prétentieux comme peu de groupes l'ont été dans l'histoire du rock.

La seule qualité que je suis prêt à vraiment reconnaître à cet album... c'est son pouvoir de fascination. En l'écoutant, on a réellement l'impression d'avoir affaire à un album qui va devenir une référence... en creux, puisque négative. "The Resistance" va devenir une référence négative comme certains albums de Queen, de Yes, de Styx... albums d'ailleurs extrêmement populaires... et mine de rien, des références dans la nullité, contrairement à une idée répandue, il n'en paraît pas toutes les semaines. Coldplay par exemple est beaucoup trop pop, voire touchant, pour prétendre à ce titre. Manque de grandiloquence, de prétention, Coldplay c'est trop humain, pas assez vain, ça peut même être plaisant... Muse atteint vraiment un sommet (enfin... un gouffre) en la matière, tous les groupes de metal symphoniques peuvent carrément aller se rhabiller désormais - le Maître est dans la place. Et ça, je trouve ça fascinant, quelque part je suis heureux d'avoir pu voir ça dans ma vie ! :-) The Resistance va rejoindre au Panthéon A Night at the Opera. Ca veut devenir l'album qu'on cite en exemple de ce qu'il ne vaut pas faire, celui que les snobs essaieront de défendre histoire de se faire mousser et que les autres écouteront en cachette en soirée... et ça, c'est une vraie qualité ! ;-)

Écrit par : Thomas | 21/09/2009

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Oups désolé pour les fautes de frappes ^^

Écrit par : Thomas | 21/09/2009

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arrêtez, moi qui aime queen vous allez finir par me donner envie ^^

Écrit par : arbobo | 22/09/2009

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Bon, je risque de répéter des trucs déjà dit en commentaires, mais... je me lance quand même.

Cet album, oui, est extraordinairement interessant. Pour tout dire, la première fois que je me suis mis à l'écouter, c'était dans le train, et j'étais déçu d'arriver, parce que cette écoute m'a laissé abasourdi. J'ai passé mon temps à me demander comment ils faisaient pour réussir à toujours creuser... "Mais jusqu'où iront -il trop loin? (soit, encore plus bas)"...

Mais faut pas déconner non plus... 6/10!!

Écrit par : Guic' the old | 22/09/2009

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Arbobo : Pas mieux ! ;-)

Écrit par : Ska | 22/09/2009

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@Thom : Je suis d'accord avec toi sur bien des plans mais, de la même façon que j'ai parfois (qui a dit souvent ?) besoin de me manger un bon gros nanar cinématographique honteux, j'éprouve à l'écoute de ce disque un certain plaisir...

@Guic : ...d'où cette note. J'aurais pu prendre le parti de le juger sur ses qualités propres (prétension, vulgarité, repompage éhonté...) et alors la note aurait été salée. Mais voilà, j'éprouve un certain (oui parce que faut pas pousser non plus) plaisir (même pas coupable) à écouter cet objet musical sans doute trop identifiable. Et donc 6.

Écrit par : lyle | 22/09/2009

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Bonjour,

Ils ont au moins le merite de faire ecouter du Heavy Metal Progressif a ma femme. Et ca c'etait inespere ...

G ("fan inconditionel").

Écrit par : Guillaume | 30/09/2009

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Ce qui nous embête, nous, surtout, (sans jouer les vieux de la vieille), c'est que l'hystérie médiatique autour de chaque nouvelle sortie (de ce groupe et de tous les autres) est telle qu'elle suscite des attentes forcément trompées : même sans en écouter une seule note, que peut apporter un groupe comme Muse (ou un autre, d'ailleurs, rien de personnel) au rock ? Tout a été fait, et plutôt bien, avant et on aurait peut-être davantage de satisfaction à écouter ce genre de nouveautés comme on irait voir jouer un groupe à la MJC du coin... Pas la révolution mais, au mieux, du bon et c'est déjà beaucoup...

Écrit par : Crosstown Traffic | 02/10/2009

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@Guillaume : pas sûr que ça marchera...

@Crosstown : oui, un des plus gros problèmes reste sans doute les gens qui hurlent au génie au sujet d'un groupe comme Muse, qui se doit effectivement d'être apprécié au même titre que le petit groupe local sans ambition. Après dire que tout a été fait...

Écrit par : lyle | 03/10/2009

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