Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

 

La Route du Rock, le 16 août 2009

 

Après une première soirée plutôt éprouvante pour les tympans et une suivante où les Kills ont tout de même envoyé du gros son, les organisateurs ont été cléments pour le dernier jour avec au programme des douceurs pour les oreilles, des belles mélodies et des songwriters de grande classe. Sans hésitation l'affiche la plus dense du festival, avec Grizzly Bear en tête d'affiche.

routedurock-callahan.jpg

Et c'est Bill Callahan qui ouvre cette belle soirée, devant un public assez nombreux malgré l'heure précoce. Dès son entrée en scène on sent une sorte de présence, de classe naturelle chez l'américain (pieds-nus, classe!), qui laisse les spectateurs béats d'admiration devant ses chansons belles et tristes. A base de morceaux de son dernier album solo surtout, le parfait Sometimes I Wish We Were An Eagle, et de quelques titres de Smog, il créé une ambiance envoûtante en évitant à raison les titres plus enjoués de son premier effort en solo. Un set juste parfait, auquel on ne trouvera à redire que quelques détails : l'accordement un peu long entre certains morceaux (Bill dira d'ailleurs à la fin avec humour qu'il n'a le temps de jouer qu'une seule chanson car ils ont été longs à s'accorder), le violoncelle électrique (ou contrebasse?) qui faisait un peu un bruit de crapaud sur le premier titre et le fait que Bill ait triché sur 'Too Many Birds' ; il n'a pas épelé la phrase finale mot-à-mot, un mot en plus à chaque fois, comme sur l'album (If-If only-If only you...).

routedurock-bird.jpg

Too Many Birds? Eh bien un supplémentaire ne fera pas plus de mal alors, puisque c'est Andrew Bird qui prend la suite de Bill Callahan, avec son gramophone à deux têtes rotatives, sa peluche, son violon, sa guitare, ses pédales de samples, ses sifflements et accessoirement un groupe pour l'accompagner. La musique d'Andrew Bird me touche à chaque fois autant, avec ses chansons qui combinent immédiateté de la mélodie et complexité dans la construction grâce aux ruptures de rythme en plein milieu (ce qui fait que le public applaudit souvent alors que le titre n'est pas fini!). Avec cette configuration scénique, les chansons plus rock de Armchair Apocrypha sont celles qui marchent le mieux, avec notamment un 'Scytian Empires' de toute beauté en fin de set.

routedurock-dominiquea.jpg

Place ensuite à Dominique A, que l'on pourra qualifier de co-tête d'affiche à en croire le monde amassé devant la scène assez tôt avant le début du concert. Et c'est là que le chroniqueur fait preuve de toute son ignorance en avouant ne pas du tout connaître le nantais, voire avoir des a priori négatifs sur sa musique. Et pourtant cela ne va pas durer longtemps, car la prestation de Dominique A, seul sur la scène avec sa guitare ou un clavier et une boîte à rythme (à la The Kills) comme seul accompagnement, fut assez hypnotisante, fascinante. Il a comme Bill Callahan une présence incroyable, accentuée en plus par le fait que le set se passe de nuit. Voir ce type seul sur scène, toutes les lumières braquées sur lui, est assez bluffant. Sa musique est sèche, sans concession ni artifice, avec une guitare électrique très acérée et des textes parfois poétiques, parfois réalistes (l'inédit 'Manset' qui parle de l'amour de la musique, La Musique étant d'ailleurs le nom de son dernier album). Avec des titres comme un 'Nanortalik' au clavier minimaliste ou le très acclamé 'Le Courage des Oiseaux', je pense que Dominique A a retourné les quelques réfractaires à toute forme de chanson française, moi y compris. La belle surprise de la soirée.

routedurock-grizzly.jpg

On ne s'éloigne pas trop de la scène après ça, pour profiter au plus près de Grizzly Bear, de retour à St Malo trois ans après leur première apparition et la révélation de leur talent avec leur deuxième album Yellow House. Entre temps le groupe a bénéficié d'un buzz énorme, a sorti un Veckatimest ultra-acclamé et "instant-classic" et arrive donc ici avec la réputation de meilleur groupe indé du monde à défendre. Mais avant ça il aura fallu faire preuve de patience, le temps qu'un acrobate fixe un projecteur d'abord, puis que le groupe arrive une seconde fois sur scène après un faux départ faute de lumière!

Mais finalement ils entrent en scène pour de bon, avec dix minutes de retard, Ed Drosde, Dan Rossen, Chris Taylor et Chris Bear (oui c'est son vrai nom!) tous sur la même ligne au devant de la scène. La suite c'est une heure d'une performance de très haut niveau, de longues chansons à la virtuosité indiscutable, d'harmonies vocales qui partent de tous les côtés, d'exotisme à base d'omnichord, d'autoharp ou de flûte. Veckatimest est évidemment très représenté dans la setlist (le set commence d'ailleurs par 'Southern Point' qui ouvre aussi le disque, un peu gâché par un son grésillant) avec le superbe 'Ready, Able' ou le réclamé 'While You Wait for the Others', mais les new-yorkais n'oublient pas les merveilles de leur deuxième album telles que 'Knife' ou 'Little Brother'. Et le grand moment de la soirée c'est évidemment quand Dan Rossen s'installe au clavier Wurlitzer, et que l'on devine ce qui va suivre: cette intro martelée, celle de 'Two Weeks', une chanson intemporelle, sans doute la meilleure du groupe. Frissons garantis!

 

Afin de rester sur cette impression d'avoir vécu une soirée extraordinaire, qui sauve ainsi le weekend après les deux premières soirées mitigées, je fais l'impasse sur la fin électro de la nuit avec Simian Mobile Disco et Autokratz.

 

Erwan

 

http://www.laroutedurock.com

http://www.myspace.com/toomuchtolove

http://www.myspace.com/andrewbird

http://www.myspace.com/dominiquea

http://www.myspace.com/grizzlybear

Commentaires

Je n'ai vraiment pas du tout aimé Callahan et Bird. Mais bon, ça arrive ^^

En revanche quand tu parles de public nombreux pour Callahan, je te trouve un peu excessif. Disons qu'il y avait peut-être plus du monde que les jours précédents à la même heure, mais c'est quand même le moment où j'ai fait la plus longue queue au bar et au merchandising ;-)

Écrit par : Thomas | 19/08/2009

Répondre à ce commentaire

j'ai dit "assez nombreux" ^^
Pour l'heure et par rapport au jours précédents (surtout vendredi) il y avait pas mal de monde. Et si tu étais tout le temps au bar c'est normal que tu n'ai pas apprécié Bill Callahan ou Andrew Bird, il faut être dans l'ambiance et bien concentré sur leur musique! :p

Écrit par : Erwan | 19/08/2009

Répondre à ce commentaire

"Ed Drosde" hum... Ed Droste c'est nettement mieux en fait.

Écrit par : Erwan | 19/08/2009

Répondre à ce commentaire

Salaud :-)

J'étais pas tout le temps au bar (et même je vais te dire : j'ai pesté contre les gens qui vont aux bars du festival et qui décident de boire leur bière juste devant et bloquent l'entrée, genre y'a pas assez de place ^^). Et j'ai regardé facilement les vingt premières minutes de Callahan. Ca m'a empêché de m'emmerder ;-)

Bon cela dit, on est tout de même d'accord sur les prestations de DA et GB, rien n'est perdu. Je te confirme d'ailleurs ce que tu dis sur le "retournement" opéré par Dominique A. Ma femme notamment, qui n'aimait pas du tout ses albums, a été absolument fascinée par son set...

Écrit par : Thomas | 19/08/2009

Répondre à ce commentaire

Et Dominique A en solo, je le trouve encore meilleur quand il ne s'encombre pas, comme ici, de claviers... Avec sa guitare et son sampler (ses options solos depuis Remué), il est absolument époustouflant. Je l'ai vu en juin à Paris au Théâtre de l'Athénée et j'ai été un peu déçu (pour la première fois sur une dizaine de concerts en solo ou en groupe). Mais c'est très rassurant de se dire qu'il convainc les réfractaires à sa musique sur scène...

Écrit par : Ska | 24/08/2009

Répondre à ce commentaire

Quelle affiche!! quel dommage que ce festival soit si loin de Lyon, la prog est toujours impeccable. Je n'y suis allé que 2 fois, toujours avec plaisir. Et j'ai été privé de festival cet été, puisque La Route du Rock était le seul qui me tentait mais que je n'avais pas de vacances...
Sinon il y avait Delano Orchestra, c'était bien?

merci pour ces reviews, meme si elles alimentent mes regrets (enfin, pas pour MBV apparement)

Écrit par : Xavier | 01/09/2009

Répondre à ce commentaire

Les commentaires sont fermés.