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Gossip - Music For Men

 

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Label : Sony

Sortie : 22/06/09

Format : CD / LP

Disponible : Partout

Que faire du succès ? Comment éviter de décevoir?
Le trio punk-funk féministe the Gossip est sorti brutalement de l’anonymat avec son 4e disque (et 3e album) en 2006, Standing in the way of control. Un disque bourré de tubes imparables, délivrés sur scène avec une énergie dévorante qui les a promus parmi les groupes à voir absolument.
Depuis ses débuts, the Gossip oscille entre un punk rapeux et un funk chauffé à blanc, la dominante variant nettement d’un disque à l’autre. On vous recommande vivement le premier album that’s not what I heard, qui rivalise quasiment avec Standing…

 

La formule reste inchangée. Une batteuse souple et intelligente, Hannah Billie (en couverture de music for men). Une chanteuse torride et impressionnante, la starifiée Beth Ditto. Et un guitariste inspiré qui trouve des riffs qui tuent, Brace Paine.
Sans se renier, the Gossip a fait un album efficace et dancefloor, plus disco que ses prédécesseurs, parsemé de clins d’œil aux années 80. Voilà un album parfait pour danser, et idéal pour faire le pont entre sub-culture et mainstream.
Aussi, passée la pointe de déception initiale, on réécoute ce disque avec un plaisir grandissant, et on profite avec gourmandise des furieux 'Heavy cross' ou 'Dimestore diamond'.

 

Les fans de Le Tigre ont enfin des successeurs à se mettre sous la dent.

 

arbobo

 

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Commercial. Qualificatif honni des intégristes musicaux que nous sommes (du moins pour une bonne partie) et béni des services commerciaux de labels souvent  (d'après eux)  exsangues. Oui, le nouvel album de (on a perdu le The à un moment, Dieu seul sait pourquoi) Gossip est commercial. Le côté Riot Grrrl de leur ancien label Kill Rock Stars a presque définitivement disparu pour un funk-rock endiablé mais poli à l'extrême où la voix de la star Beth Ditto est lissée au kärcher pour tenter d'en faire l'égale des divas d'autrefois.

 

Est-ce pour autant un mal ? Il y a là une efficacité et un savoir faire indéniable, aussi bien au niveau du groupe qui, ayant connu le succès sur le tard, avait suffisamment les pieds sur terre (et de métier) pour faire un successeur de qualité à l'album de la consécration, que de la production assurée par le vieux routier Rick Rubin, qui, à défaut de faire dans l'originalité, nous propose un résultat particulièrement carré. Alors les guitares savent encore se faire agressives ('Vertical Rythm'), la basse entêtante ('Men in love') et les morceaux tubesques ('Heavy Cross'). Un bien beau travail de professionnels.

 

Oui mais voilà, le problème de (ne m'appelez plus The) Gossip, avant même d'être universellement connu, était l'incapacité d'écrire de grandes chansons. Tombé par hasard sur un tube imparable, le groupe tente bien de cloner ce succès sur quelques titres mais en vain. Groupe sympathique mais mineur de rock noisy et funky autrefois, il n'a guère plus à proposer maintenant, même passé du côté obscur de la force : de bons p'tits morceaux issus d'un savoir faire impeccable mais sans aucun brio et totalement oubliables, au service d'une chanteuse très au dessus de la moyenne.

 

lyle

 

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Ce qui est irritant avec Gossip - mais n'est assurément pas leur faute - c'est qu'on ne peut s'empêcher de se dire, même en étant de bonne volonté, que le buzz les entourant n'est là que pour de (très) mauvaises raisons, qu'un groupe efficace que tout le monde trouverait sympathique s'il vendait 5 000 exemplaires se voit aujourd'hui incroyablement surcoté principalement parce que sa chanteuse est une personnalité atypique au physique détonnant, plus que parce que sa musique est intéressante. Reproche facile ? Injuste ? Pas sûr, encore moins si l'on considère que le premier album du groupe était de très loin le meilleur, qu'il n'a plus jamais atteint ce niveau mais que sa popularité n'a fait que croître. Aujourd'hui la critique voudrait nous faire avaler que Music for Men est un des albums de l'année, mais fermez les yeux, écoutez la musique, oubliez Beth Ditto et concentrez-vous sur les morceaux... vous verrez vous-mêmes qu'on est face à un album sympa, plutôt efficace, mais rien d'exceptionnel en soi. Si le discours est rageur et ambitieux, difficile d'en dire autant d'une musique qui repique plein de vieilles ficelles 80's dont on n'avait pas spécialement envie de se rappeler, racole un peu sur les bords, revendique une influence punk en étant à peine moins inoffensif que du Green Day, pour finalement ne pas s'avérer ébouriffant de personnalité (un comble). Quelques bon moments, une production léchée (mais aussi très standardisée, merci Rick Rubin)... Music for Men est l'archétype de l'album joli et inutile, plaisant sur le coup mais que plus personne n'écoutera dans deux ans. Ce n'est pas condamnable en soi, et il n'est écrit nulle part que tout musicien se doit de livrer une œuvre immortelle (ni même une œuvre tout court). Mais au milieu des centaines d'albums édités depuis le début de l'année, on peine à comprendre pourquoi parler de celui-ci plutôt que tel ou tel autre, ni plus génial, ni moins honteux.

 

Thomas

 

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Commentaires

Je me retrouve pleinement dans la chronique de Thomas: vraiment rien d'exceptionnel, cet album.
Alors que le précédent était vraiment bien (je ne connais pas avant).

Écrit par : Alex | 11/08/2009

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Globalement, je suis d'accord avec Thomas, c'est très oubliable et sera sans doute vite oublié. Mais ça reste un peu plus efficace que la moyenne pour moi.

Écrit par : lyle | 11/08/2009

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Je sais que Thomas détruit Gossip pour revaloriser les Libertines, mais force est de constater que, pour cet album, il traduit bien ce que j'ai ressenti en découvrant cet album à fond de ballon dans ma ZX sur les routes landaises où Arbobo venait de brancher son iPhone (ui, j'ai une prise jack d'entrée sur mon superbooster diesel). Pas de surprise, du truc assez bien pensé mais pas super exécuté. Ou alors trop bien, trop aseptisé, trop mesuré, surtout en comparaison de la production précédente qui était quand même salement jouissive (n'en déplaise aux jaloux qui regrettent que les Libertines ne soient pas capables d'une telle musique et qui s'acharnent à faire accroire un surestimé succès de Gossip car ne reposant que sur la corpulence de Ditho, les mesquins ^^).

Brefle : pas du tout du tout mon album de l'année, mais rien ne dit que je ne l'écouterait pas de temps à autres. Pasque ça pulse quand même bien du fion.

Écrit par : Christophe | 15/08/2009

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"Music for Men est l'archétype de l'album joli et inutile, plaisant sur le coup mais que plus personne n'écoutera dans deux ans.", dit Thomas...

Dans deux mois, tu voulais dire, non ?

Bon, sinon, je suis assez d'accord avec Lyle. Oui c'est un album très (trop) commercial. Agréable, mais aussi un peu trop putassier pour faire un vrai bon disque... En même temps, je ne vais pas me mettre à reprocher à Gossip ce que je ne reprocherait jamais à AC/DC, hein ?

Écrit par : Ska | 25/08/2009

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Christophe >>> lol et mdr ^^. En fait, il y a une part d'indicible je trouve. Il y a du futile merveilleux, et du futile juste futile. Je range le Gossip dans la seconde catégorie, mais je suis conscient que ça se joue à peu de choses, son dico-punk serait un poil plus punk et un zest moins disco, il passait dans l'autre catégorie.

Ska >>> deux semaines ? allez, vendu ! :)

Écrit par : Thomas | 25/08/2009

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