Dans le mur... du son !

Label : Domino

Sortie : 08/06/09

Format : CD / LP / K7

Disponible : Partout

Alors, espoirs confirmés ou déception de l'année? Comme vous n'avez sans doute pas résisté à aller voir la note en bas, bande de coquins, vous connaissez la réponse. Et pourtant ça commençait de façon assez classique avec un 'Cannibal Resource' sans surprise, handclaps, guitares folles, chant approximatif de Dave et choeurs féminins, toute la panoplie du groupe est bien présente. Sans surprise mais très bon. Mais ensuite ça devient surprenant, et c'est là que ça devient grand. Sur 'Temecula Sunrise' et 'Bride' avec leurs superbes guitares acoustiques, on retrouve l'audace rythmique de Actor, l'album de St. Vincent, avec cette impression à la fois troublante et jubilatoire que la batterie ne colle pas du tout au morceau.
Mais le meilleur est encore pour la suite, avec le titre phare de l'album 'Stillness Is the Move', d'ores et déjà l'un des plus beaux morceaux de l'année. 'Stillness Is the Move' c'est ce que nous pondrait Beyoncé si elle se mettait à l'indie, une sorte de r'n'b aux influences africaines, avec les filles Amber Coffman et Angel Deradoorian qui prennent le pouvoir au chant, et avec une montée de violons splendide sur le final. Le meilleur également avec 'Useful Chamber', un long titre qui alterne sans aucune logique beats électro et synthés puis guitare acoustique et rafales électriques, et où la voix de Dave est en opposition totale avec les choeurs des filles.

Sur la fin de l'album on sent plus que jamais la grosse influence africaine sur Dirty Projectors, la même que chez Vampire Weekend (même si la musique n'a rien à voir) ou, pour aller chercher plus loin,que chez le Graceland de Paul Simon ou les Talking Heads de... David Byrne. La guitare de 'No Intention' semble ainsi vouloir, sur la fin du titre, s'échapper de Brooklyn et retourner en Afrique, mais elle décide de rester, charmée par le chant des sirènes de la baie de New-York, chant que l'on retrouve sous forme de vocalises (celles qui faisaient de 'Gimme Gimme Gimme' un morceau fascinant de l'album précédent) sur 'Remade Horizon'. Pour le dernier titre 'Fluorescent Half Dome' par contre, c'est sous la forme d'une couche de ouate sur laquelle vient se poser le morceau que les choeurs apparaissent.

Que ceux qui auraient peur de s'aventurer dans un album  difficile d'accès se rassurent, il y a un, oui un morceau pas bizarre sur Bitte Orca : 'Two Doves', magnifique de douceur avec ses violons et la jolie voix d'Amber, où l'on notera tout de même les quelques sursauts de tachycardie de la guitare acoustique. Et surtout il y a de solides chansons, de belles mélodies, des harmonies vocales à tomber, et au final un grand album si l'on passe le cap des premières écoutes déroutantes. Un album qui vous accompagnera toute l'année, et les suivantes aussi.

erwan

http://www.myspace.com/dirtyprojectors