Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

 

Eels - Hombre Lobo

 

eels.jpg

Label : Vagrant / Polydor

Sortie : 01/06/09

Format : CD

Disponible : Partout

 "Ouais, mec, la vie est une chienne.
Ouais, ça fait sept albums que tu nous le répètes et je suis bien d'accord avec toi. D'ailleurs, mec, on se ressemble un peu, toi et moi. On aimerait bien pouvoir y échapper un peu à cette vie. On écrit des chansons ou on écrit sur les chansons des autres. Il faut bien tuer le temps et s'offrir un exutoire pour ne pas en finir trop tôt. D'ailleurs, tout nous fout la trouille. Et on prend des pseudos pour se planquer. Le tien est pas terrible, E., mais t'es un mec bien quand même. Et puis ce nom de groupes... "Anguilles"... Tu réalises à quel point c'est un symbole de fuite, cet animal ? Et cette barbe que tu refuses de raser. En fait t'es encore pire que moi, mec ! Tu dois te détester et détester pas mal de monde. C'est peut-être pour ça que tes disques me touchent autant. Pour ça et parce que tu n'as pas fait une seule concession en treize ans d'enregistrements. Ouais, mec, y'en a des à qui on donne du "Monsieur" à tour de bras, maintenant, mais dont la musique nous file le bourdon tant elle ne leur ressemble plus.
Mais toi, mec, tu restes le même. Tu es même de plus en plus toi-même. Et j't'adore pour ça. Et tes disques avec.
Ouais, mec, c'est vraiment une putain de vie qu'on a !"

 

Coolbeans

 

jauge8.jpg

 

 

 

 

 

 


 

Bon, disons-le de suite : Eels n'a pas vraiment changé de formule pour son septième album studio Hombre Lobo, quatre ans après avoir retrouvé un peu d'inspiration sur le double album Blinking Lights and Other Revelations. Et on retombe donc ici dans les travers des albums précédents (Souljacker, Shootenanny!), des albums pas vraiment mauvais mais qui n'apportaient pas grand chose de neuf à l'univers de Mark Everett et qui restent bien évidemment loin du niveau de ses trois premiers albums.


Sous-titré 12 Songs Of Desire, Hombre Lobo (loup-garou pour ceux qui sont aussi nuls que moi en espagnol) explore la part animale de Eels, avec hurlements de loup à l'appui sur les morceaux très rock bluesy avec grosse guitare électrique cradingue que sont 'Prizefighter', 'Tremendous Dynamite' ou 'Fresh Blood'. De retour à l'état humain, E se calme et nous montre son côté sensible sur ces ballades dont on a l'habitude maintenant (ça fait tout de même 13 ans que l'on suit le garçon), avec sa douce voix et une batterie tout en retenue ('That Look You Give That Guy', la magnifique douceur de 'In My Dreams' ou un 'Longing' dépouillé avec juste une guitare pour accompagner la voix de E). Effet assez irritant, il passe sans arrêt de loup-garou à homme et donc les titres varient sans cesse d'un style à l'autre (titres impairs : rock, titres pairs : ballades), ce qui est vraiment lassant au bout d'un moment. Heureusement, ce procédé est cassé sur la fin du disque après 'Fresh Blood', avec notamment l'enchaînement de 'My Timing Is Off' et de 'All the Beautiful Things', un joli morceau plutôt bienvenu qui, avec ses cordes et ses carillons, vient mettre un peu de diversité dans un album qui commençait sérieusement à tourner en rond.


Au final, un nouvel album qui fournira aux fans la dose de Eels qu'ils attendaient depuis plusieurs années, mais qui n'apporte rien de novateur et qui sera sans doute vite rangé et oublié sur l'étagère. "I need fresh blood" dit E sur 'Fresh Blood' : nous aussi sans doute.

 

erwan

 

jauge6.jpg

 

 

 

 

 

 


 

J’ai mis du temps à comprendre la véritable valeur d’Eels.

 

A chaque fois que sort un album de Eels, il est quand même dur à chaque fois de se dire que l’on ait à faire à la création d’un féroce misanthrope. S’il le revendique et le signifie, peut-être est-ce pour occulter la question. Proposer sans concession sa vision propre. Imposer à ses auditeurs l’implication d’un postulat de départ, et le obliger faire parti de sa composition. E. sort son septième album et semble toujours aussi intransigeant vis-à-vis de son auditoire. Sur le fond tout du moins.

 

Si l’on y regarde bien, que ce soit Souljacker, par lequel je l’ai découvert, ou les derniers Blinking Lights et aujourd’hui Hombre Lobo, les compositions d’E n’évoluent pas de manière fondamentale, donnent parfois même l’impression de stagner. Bien que l’on ait droit à des électrochocs saturés de folk-blues ('Prizefighter', 'Tremendous Dynamite', 'Fresh Blood'), l’essentiel de l’œuvre d’Eels provient de cette rupture naturel entre essence et perception (les ballades vénéneuses 'That Look You Give That Guy', 'My Timing Is Off'), où la nuance m’échappait, là où la singularité populaire de ses chansons faisaient effet.

 

J’ai finalement compris pourquoi un album comme Souljacker - ou aujourd’hui sept ans plus tard un album comme Hombre Lobo - bien que redite, ne pouvait être par définition commun ; le même jour où j’ai compris la conception la plus abstraite de l’artiste. La vraie valeur d’E. n’est pas tant le fruit de ce qu’il produit. Sa vertu la plus volubile est ce qu’il pense. Par extension, ce qu’il est. Tant qu’il est, le reste ne revêt qu’une importance désuète.

 

Kris

 

jauge7.jpg

 

 

 

 

 

 


 

Si à l'occasion il fallait offrir une prime à la constance à un groupe, ce serait assurément à Eels qu'elle reviendrait tant il est impossible, à partir du moment où l'on apprécie l'univers de Mark Oliver Everett, d'être jamais vraiment déçu par un de ses albums. Eels, c'est toujours un peu pareil soit, mais c'est toujours un peu bien, aussi.

 

Cette année soyons justes, c'est même carrément très bien : transpirant la saine maturité par tous les pores de sa peau de croco, le féroce Hombre Lobo présente un artiste tout autant libéré de ses démons que de ses vieux travers, enfin capable de produire un album parfaitement maîtrisé, bien écrit, bien produit, sans le trop-plein habituel et avec juste ce qu'il faut de nouveauté pour ne pas donner l'impression que c'est encore le même disque... quoique, soyons justes mais soyons aussi francs, il y a bien un ou deux titres qu'on a l'impression d'avoir déjà entendu par le passé. Il n'empêche que l'espace d'une dizaine de minutes (les trois premiers titres, exceptionnels) c'est bel et bien face au meilleur album d'Eels que l'on se trouve, sans la moindre discussion possible.

 

La suite est à l'avenant, entre pop faite à (et typique de) la maison ('In My Dreams'), blues-rock faussement racaille (<'em>What's a Fella Gotta Do') et Kinks lo/fi ('Beginner's Luck'). Fidèle à sa réputation de Neil Young de sa génération, le fêlé de L.A. ne surprend pas, mais ne déçoit pas non plus, enchantant même plus d'une fois (la bossa-nova destroy 'Lilac Breeze' justifiant en soit qu'on s'arrête sur Hombre Lobo). Un jour peut-être il nous lassera, mais pour l'heure, il vient encore de livrer un disque de haute tenue.

 

Thomas

 

jauge8.jpg

Commentaires

Je n'avais déjà pas très envie de l'écouter ce disque...

Écrit par : KMS | 15/06/2009

Répondre à ce commentaire

Moi non plus...

Écrit par : lyle | 22/06/2009

Répondre à ce commentaire

Les commentaires sont fermés.