Dans le mur... du son !

Label : Naive

Sortie : 12/05/09

Format : CD

Disponible : Partout

C'est parfois assez pratique dans une chronique de chercher, en lisant en diagonale, les noms de groupes évoqués pour décrire la musique de l'album en question. Mais là, je ne vais pas trop vous aider pour le coup. Si j'avais dû chroniquer le premier album des rennais de Montgomery, sorti en 2006, j'aurais d'ailleurs été bien embêté. Alors qu'avec ce deuxième album Stromboli, le premier titre 'Baleine' suffit à savoir à quoi ressemble Montgomery : à Montgomery. Soit de l'électro/pop/rock foutraque et francophone avec des paroles surréalistes ("On parle d'une baleine qui me parle de vous", ce genre), qui peut rappeler (s'il faut vraiment trouver un nom) leurs cousins québécois de Malajube, avec la voix parfois sous-mixée qui oblige à tendre l'oreille pour percevoir les paroles sous le bruit des guitares.

Après un 'Baleine' très dans la lignée du précédent donc, on sent tout de même que le groupe part vers un autre niveau. Alors que Montgomery, le premier album, virait parfois à l'exercice de style inutile, les compositions de Stromboli sont bien plus solides et homogènes, et ce dès le deuxième titre '6 Bonnes Raisons' et ses beats électros puis le suivant, 'Daisy' et ses guitares très mybloodyvalentiniennes (adjectif non encore répertorié dans le Petit Robert). En milieu de disque, on accroche aussi beaucoup à 'Volcan', sa solide rythmique et sa fin crescendo et juste derrière à 'Megaceros', très beau titre avec une jolie mélodie et une fin géniale au clavecin (ou pas, pas très sûr d'avoir identifié cet instrument, l'autoharpe peut-être).

Malheureusement, le groupe garde aussi quelques défauts du premier album, notamment les titres les plus calmes qui sont les moins intéressants ('Reinette' et 'Sommeil', qui ont quand même l'avantage d'être les morceaux les plus courts de ce disque où de nombreux titres approchent les cinq minutes). Il garde aussi ces petits moments de n'importe quoi qui sont un peu leur marque de fabrique : on pense aux flûtes à la fin de 'Pollen', aux "miaw miaw" et choeurs de crêche de 'Le Chat', ou encore au chant de mort de la baleine qui ouvrait le disque et qui agonise sur le morceau caché en fin d'album.

Le groupe rennais garde donc sur son deuxième album son style à part et également ses petits défauts qui nous empêchent encore d'adhérer totalement à leur univers si particulier, malgré les nets progrès réalisés depuis leur premier album.

erwan

http://www.myspace.com/chezmontgomery